« Ho, Chang Euk il est plutôt beau garçon, c’est un vaurien, un vrai bon à rien, il n’écoute personne, pas même ses parents, alors bon vous savez, être un beau jeune homme est peut-être la seule qualité que l’on aura à lui envier. » vous dira madame Pil Suk, l’épicière du quartier. « Vous savez, mon fils n’était pas comme ça quand il était plus jeune. Il était doux, travailleur, gentil garçon. Son meilleur ami est devenu loup-garou l’année de ses quinze ans. Malheureusement, il aura voulu l’aider un soir de pleine lune, à supporter sa transformation. Son meilleur ami ne savait pas contrôler sa forme de loup, et il aura mordu mon fils par accident. Le changement fut radical, la morsure engendra chez mon fils la même métamorphose que son meilleur ami. Mon fils est devenu à la suite de cet évènement complètement déboussolé, renfermé sur lui-même, devenant toujours plus cachotier, triste. Alors, nous avons choisi de déménager, ayant entendu parler de cette ville si particulière. Mon mari et moi-même nous pensions que ça lui ferait du bien de repartir de zéro, de voir de nouvelles personnes, et peut-être, de rencontrer des personnes qui pourraient l’aider à s’accepter et à prendre confiance en lui » Mais si l’épicière était là, voici ce qu’elle dirait : « Ah oui ? Expliquez donc pourquoi il passe son temps à trainer dans les rues, avec cette drôle de bande de garçons, parfois, sa guitare sur l’épaule ? Et l’école, c’est fini pour lui ? Je ne vois pas en quoi ce changement d’environnement l’a aidé à se reconstruire. » « Certes, c’est vrai, qu’il ne nous écoute plus. Effectivement nous avions eu tort de croire que de déménager lui ferait du bien. A la suite du déménagement, il est devenu instable, parfois même violent, notamment avec ses camarades de classe, et nous avons crus bon de le faire suivre par un psychologue. Mais bien entendu, il n’a jamais fait l’effort de le rencontrer. Il contrôle toujours aussi mal sa forme de loup-garou, mais nous le savons, il fait énormément d’effort depuis quelques temps, pour apprendre à se contrôler, à contrôler ses pulsions. En dernière année de lycée, il a décidé d’arrêter ses études, préférant de loin errer dans les rues. Nous avons tout essayé pour le ramener à la raison, mais il n’écoutait que lui. Nous lui avons même loué un appartement, pour être sûr qu’il irait dormir quelque part, et pas tout seul dans la rue. Et puis… au fond du gouffre, ce Sho Kimura, le chef du gang dont vous parlez, lui aura tendu une main qu’il n’attendait plus. Depuis, des changements sont en train d’opérer chez lui. Alors que nous pensions qu’il était définitivement démuni de bons sentiments, il semble que petit à petit, notre fils, recommence à éprouver de l’affection pour les personnes qui l’entourent, et à reprendre gout à la vie. Être membre de ce gang, a apparemment bien plus d’effets positifs que vous l’imaginez. Il ne reste pas moins un badboy, un peu solitaire. »