Pour la première fois depuis une éternité ce ne fut pas le doux son du cadran du policier qui le réveilla, mais bien les rayons du soleil lorsqu’ils entrèrent par la fenêtre de sa chambre qui n’avait pas été couverte. Fort heureusement pour lui, l’emplacement de sa chambre lui donnait l’immense chance de ne recevoir les rayons que plus tard dans la journée. Il devait donc être midi passé lorsque le jeune homme sortit des bras de Morphée pour revenir dans la dure réalité. Sa tête le faisait terriblement souffrir et il avait une terrible envie de régurgiter ce qu’il avait manger dans les dernières vingt-quatre heures. Pourtant, il ne fit rien, ne bougea pas d’un poil se contentant d’essayer de se souvenir pourquoi il était dans un tel état. Il n’était pas sorti avec ses collègues la veille... non, il était rentré dans cet appartement et avait passé la soirée avec Anabeth. Ses souvenirs commençant à faire un peu de sens, Edge jugea que la situation n’avait pas du déraper ou du moins déraper dans de minimes conséquences si bien qu’il décida de se lever pour s’occuper des conséquences de la veille.
En sortant de sa chambre, il fut surpris de ne pas voir la jeune femme dans les parages avant de se rappeler qu’elle n’était pas de ceux qui vivait le jour. Il se dirigea rapidement vers la salle de bain pour prendre des cachets contre le mal de tête. Il ne supporterait pas sa migraine bien longtemps. Suite à quoi il alla dans la cuisine se servir un bon grand verre d’eau ainsi qu’un bol de céréales. Manger n’était peut-être pas la plus brillante idée, mais c’était ce dont il avait généralement besoin pour se remettre sur pied. Son estomac n’appréciait peut-être plus la subtilité des céréales, mais au moins s’il était malade, il aurait de quoi à recracher. Eh oui la belle philosophie de l’ainé des Coal allait en ce sens en cette belle journée. Tout à coup le cerbère, sans doute attirer par les bruits qu’il y avait dans la cuisine, vint réclamer son du et avant qu’il ne devienne bruyant, Edge s’empressa de lui offrir un bol de croquettes accompagné d’un petit morceau de viande pour acheter la paix.

Suite à quoi, le policier passa prendre un pantalon de rechange et se dirigea tout simplement vers la salle de bain - s’assurant de verrouiller la porte derrière lui, pour prendre une bonne douche. Tous ses gestes étaient encore gauches et il faisait bien attention à ne pas faire trop de bruit puisque la migraine était encore présente. Quelques minutes plus tard, Edge sortit de la douche, pas particulièrement plus réveillé que lorsqu’il y était entré. C’était plus par soucis d’hygiène qu’il était passé sous l’eau que pour n’importe quel raison. Ses vêtements maintenant au sale, il n’était que vêtu du pantalon qu’il avait ramené. Il n’avait pas l’énergie de faire quoi que ce soit si bien qu’il retourna rapidement dans sa chambre se laisser tomber sur son lit à nouveau retrouvant tout aussi rapidement les bras de Morphée. C’était, après tout, sa manière de cuver...

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La nuit avait été longue, ni la promenade, ni les programmes télés, ni même les romans ne l’avaient allégé. La culpabilité la rongeait sur leur soirée, elle regrettait d’avoir poussé le pauvre Edge à la consommation excessive d’alcool, tout comme de lui avoir craché au visage un humour maladroit et blessant. Anabeth s’était tout de même promis de se faire pardonner en bonne et due forme. Elle avait regagné ses draps, à l’aube, pensive. Pourquoi Edge avait-il blessé son frère ? Peut-être exagérait-il, une querelle d’enfants qui le hantait depuis lors, qui plus est il lui avait dit cela dans l’espoir de la voir rester. Néanmoins son instinct lui murmurait qu’il s’agissait de tout autre chose. Ses paupières se fermaient peu à peu, la fatigue l’engloutissant finalement dans les abîmes du sommeil.
Le réveil fût aussi sombre que le coucher, aucun rayon de lumière ne vint lui caresser son doux visage, le cerbère, toutefois, avait collé deux de ses têtes contre sa joue. Une sorte de : Debout, réveille-toi affectif. D’abord lente à émergée, le claquement excité de la bête la motivèrent à quitter son lit. Un long bâillement disgracieux s’extirpa de sa bouche béante, alors seulement pouvait débuter sa journée. Enfilant un jean pour ne pas se balader en débardeur blanc cassé comme à l’accoutumé - elle prenait lentement les habitudes d’une colocation avec le sexe opposé, Ana suivit vaille que vaille la bêbête. Contrairement à son attention, le monstre tourna franchement à droite, en direction de la porte du policier, pour une raison qui lui échappait vraisemblablement. Septique à l’idée d’y pénétrer sans l’accord du concerné, elle se décida lorsque la bête força l’entrée sans vergogne. Une fois dans la chambre, les souvenirs de la veille lui revinrent en pleins visage, intacts. Une grimace désabusée lui tordit les lèvres, ses songes lui manquaient soudainement. Mal à l’aise de voir l’homme étalé sur ses draps à cette heure de la journée, elle soupira et pensa fortement à faire demi-tour.
Le cerbère lécha vigoureusement la trogne endormi du garçon, les trois langues s’y mettaient tour par tour, dans l’espoir machiavélique de sortir le malade de sa léthargie. Autant dire que l’initiative de la bête surprît Anabeth, réagissant avec catastrophe. Ses mains tentaient d’agrippées l’animal, qui trop heureux de sa besogne, grognait d’une gueule entêtée, quand bien même Ana fût appréciée. « Arrête Cerbère ! » rouspéta la demoiselle le plus bas possible, priant de tout son être que cela n’entame pas le sommeil d’Edge – chose définitivement perdu d’avance. Grimpant finalement sur le lit, avec la plus grande discrétion, elle jeta un coup d’œil sur le visage du blond. elle remarquait la mauvaise mine qu’il arborait malgré la béatitude – elle ne l’avait pas manqué avec les shots de whisky…, que lui procurait son assoupissement, béatitude s’essoufflant sous le flot de coups de langue. La frimousse réagît plus vivement sous les baisers du chiot, alors qu’Anabeth l’attrapait une fois sa dernière lape les lèvres du garçon, jappant joyeusement. Les deux êtres se trouvaient près du policier, installée sur ces genoux, les cheveux en bataille, les traits encore las, la vampire envahissait le place vacante au côté de l’amorphe, le cerbère battant l’air de sa queue dans ses bras.

Sans problème, Edge avait retrouvé le sommeil. Ça lui permettait de récupérer ce qu’il avait à récupérer à cause de la trop grande quantité d’alcool qu’il avait pris la veille. En somme, ça ne le dérangeait pas plus que ça, notamment parce qu’il aimait bien dormir tard dans la journée. Heureusement qu’il avait demandé un congé pour la journée, autrement qu’il l’aurait probablement regretté davantage.
Cela dit, il fallait croire que son planning de la journée allait être modifié encore une fois puisque la sympathique bête dont il devait s’occuper avec Anabeth avait décidé de le tirer de son sommeil. Des coups de langues commencèrent à le tirer peu à peu des bras de Morphée. Il avait au moins la chance de dormir assez durement et ce n’était pas des coups de langues qui pourraient le tirer rapidement d’un sommeil réparateur. Petit à petit son visage commença à réagir plus vivement sous les coups de langues, mais ce fut le petit jappement qui eu raison du sommeil du jeune homme. Il ouvrit lentement les yeux en passant une main dans ses cheveux. En se tournant légèrement, il eut droit à la surprise de trouver Anabeth installée sur ses genoux. À voir le cerbère, dans les bras de la demoiselle, qui battait joyeusement l’air avec sa queue, le policier finit par sourire joyeusement malgré ses capacités encore amoindries par les effets du lendemain qu’il ressentait. Au moins il avait son coupable tout donné pour son réveil ! « Bon matin... euh, jetant un regard en direction de sa fenêtre, il se corrigea : soirée je crois. » Son sourire restait sur ses lèvres malgré le mal de tête qui commençait à refaire surface. Il aurait sans doute besoin de beaucoup d’eau pour récupérer convenablement, mais bon.

Sa main alla ensuite se risquer sur l’une des têtes de la petite bébête pour profiter d’un moment d’affection de la part de la créature, geste qui fut tout de même accueilli par un grognement. Reculant donc sa main, il fut tenté d’aller replacer les mèches rebelles dans la chevelure d’Anabeth, mais il retint le geste lorsqu’il réalisa la situation. Qu’elle soit dans sa chambre était assez bizarre, mais lui il était tout de même torse nu. Il se sentit légèrement mal à l’aise alors qu’il regardait alternativement le cerbère et la jeune femme. Le policier finit par se relever avec un peu de difficulté. Il se sentait encore un peu fatigué, mais il faisait de son mieux pour se montrer sur un jour un peu meilleur que la veille, bien qu’il ne se souvenait pas de ce qui s’était passé en détail. « Je prendrais bien un café, tu veux quelque chose ? » Son ton était un peu incertain, ponctué de pause, mais il avait déjà été dans un pire état. En se penchant pour attraper un t-shirt, Edge sentit sa tête tourner et il se laissa retomber sur son lit. Peut-être qu’il valait mieux y aller lentement. Finalement, après un moment de silence de sa part, il décida de déclarer : « Je suis désolé pour hier. » Après tout, il se savait lourd quand il buvait trop, même si elle était celle qui l’avait encouragé à boire.

Le cerbère s’agitait vigoureusement dans ses bras, désireux de retourner lécher le visage de sa victime. Une des têtes suppliait Ana, l’autre lui chatouillait la main de sa langue, et la dernière fixait, langue pendue, Edge. Edge, qui peu à peu, sous les prunelles déconcertées d’Anabeth, sortait de sa torpeur. Elle pouvait s’éclipser en un clin d’œil, mais le pauvre se serait cru fou en remarquant l’ombre disparaître subrepticement sous ses yeux. Qui plus est, la bave fraîche luisante sur son visage témoignait du passage récent d’une langue. Celle de Cerbère, en l’occurrence. Un indéniable sourire accueillit les deux intrus, de quoi rassurer la demoiselle. « Bonsoir, oui. » lui répondit-elle aussitôt, nerveuse. Il réagissait visiblement bien à leur importune présence. Un sourire poli fleurit sur les lèvres du vampire, engoncée dans son coin avec une charge mouvante et bruyante sous sa responsabilité. Seulement alors, ses prunelles vertes butèrent sur le torse nu du policier, elle n’avait rien à redire vraisemblablement mais le fixer trop longuement aurait la capacité de lui remémorer des souvenirs qu’elle désirait par-dessus tout enfouir. « Le cerbère a voulu venir alors… puis, il a décidé de te faire un lavage intégral. » finit-elle par lâcher, avant d’ajouter. « On ne devrait pas être ici. » à cette instant précis, la main du policier alla se risquer à tâter l’humeur divergente du monstre, câlin un moment, puis mordeur la seconde suivante, Edge servait d’exemple.
« Non merci pour ma part. » répondit-elle, sans se rendre compte de l’effort que le Coal fournissait pour se procurer un haut. Alors qu’il se rabattait sur son oreille, elle faillit lui proposer son aide, sa bouche en cul de poule, prête à proposer son aide quand une excuse incongrue résonna. Prise de court, elle le fixa, incrédule. « Oh non, c’est plutôt à moi de m’excuser, je ne pensais que tu… liquiderais la bouteille aussi vite. » elle se passa la main dans les cheveux, resserrant fermement l’étreinte autour de la sombre créature, déviant une longue mèche de l’autre côté, arborant une coiffure plutôt… originale. Sans se rendre compte de son allure, elle lui dît : « Je vais te préparer ton café, je reviens. » une fois prononcée, elle quitta le matelas, le cerbère toujours en mains. Par chance, elle savait se servir d’une cafetière, et la confection de la boisson chaude s’en trouvait faciliter. La gamelle de la bestiole se vît gracieusement remplir de croquettes multicolores. Une tasse de café dans une main, un gant tiède et humide dans l’autre, de quoi le réveiller et le débarbouiller de la douche baveuse gentiment offerte par le second mâle. Chargée, elle précipita la tasse sur la table de chevet, et refila le gant au blond. « Pour… la bave. » préféra-t-elle justifier, peut-être la salive du cerbère avait-elle des vertus pour conserver une belle peau, mais la sensation visqueuse qu’elle refilait en dégoutait plus d’un – Anabeth y comprit. S’assoyant sur le bord du matelas, au près de l’amoché, ses yeux fuyant précautionneusement le torse d’Edge, sa main glacée s’y posa par inadvertance alors qu’elle pivotait simplement. La chaleur émanant du corps lui chatouilla le bout des doigts, avant de retirer sa main aussi vivement que d’un brasier. « Oh. » un rire nerveux, toutefois léger, lui échappa, définitivement embarrassée.

Le réveil avait été différent que ce que le jeune homme aurait pu imaginé, il fallait croire que le cerbère avait plus d’un tour dans son sac pour l’embêter. Néanmoins la présence de la bébête et ce qu’elle avait décidé de faire n’était définitivement pas la priorité d’Edge. La présence d’Anabeth l’était, même s’il était tout autant occupé par un mal de tête de plus en plus présent et une nausée qui faisait de même. Il était donc évident qu’il ne réalisait pas la nervosité qu’il se transposait sur le don de la demoiselle. Cette dernière lui fournit au moins une explication quant à leur présence, explication qui convint parfaitement au jeune homme, qui de toute façon n’avait pas l’énergie ou la présence d’esprit pour demander quelque chose de mieux. À la place, il préféra plaisanter sur la situation : « C’est pas grave, c’est bien la première fois qu’il me démontre un peu d’affection je ne vais pas me plaindre. » Quoi que le terme affection était probablement exagéré dans le cas de cet animal qui avait probablement plus voulu le torturé en le réveillant plus tôt qu’il ne l’aurait prévu - quoi que tôt était un bien grand terme. Plus préoccupé par l’idée de se trouver un chandail, il entendit vaguement la demoiselle lui dire qu’elle ne voulait rien. Il se serait bien levé pour aller préparer son breuvage mais son corps n’était pas coopératif si bien qu’il préféra s’excuser. Chose qui sembla surprendre la demoiselle. « Je n’avais pas prévu non plus, j’avais cru que je serais chanceux... » Ce qu’il n’avait définitivement pas été, il se senti néanmoins obligé d’ajouter : « Enfin, je ne suis pas mort alors tout va bien, tu n’as pas à t’excuser. » C’était une belle philosophie de sa part, mais bon.

Alors qu’il s’apprêtait à replacer la coiffure étrange de la jeune femme elle décida alors d’aller faire son café. Avant même qu’il n’ait le temps de la remercier, elle était partie pour revenir quelques minutes plus tard pour lui tendre un gant avec une explication en prime. Oh oui, la bave... « Merci. » Il décida ensuite de commencer à se débarbouiller lorsqu’il sentit une main sur son torse. Réprimant un frisson causé par la différence de température, il ne put néanmoins pas retenir son sourire de s’étirer davantage. Détournant légèrement le regard, il préféra ne rien dire alors qu’il enlevait la bave de son visage. Il finit ensuite par se relever pour déposer le gant sur la table de chevet pour prendre le café. Une gorgée plus tard, il se tournait ensuite vers la demoiselle avant de tendre la main pour replacer ses mèches rebelles avec douceur. Il n’était peut-être pas des plus réveillés, mais il prit conscience que ce n’était peut-être pas la chose à faire si bien qu’il stoppa son geste pour prendre une autre gorgée de café. « Mais en fait, je ne me souviens pas où j’en étais hier, j’ai réussi à deviner ou pas ? » Oh c’était définitivement mieux de poser cette question qui rappelait ce qui s’était passé la veille, mais bon, il était curieux de voir s’il avait réussi, ce qui n’était probablement pas le cas.

La bonne humeur que dégageait Edge rassura terriblement Anabeth, certes il n’avait pas bonne mine, et l’alcool le rendait incapable du moindre geste un tant soit peu fatiguant. Elle culpabilisait, moins, mais le sentiment était résolu à ne pas la quitter. Il blaguait, malgré un sens de l’humour particulier, ne la fît sourire qu’à moitié, elle admettait néanmoins qu’il ne lui tenait pas rigueur de ses égards de la veille. D’ailleurs comme il le clamait lui-même, elle le préférait en mauvais état qu’à gésir, mort. Préférant se taire, et rendre service, elle abandonna en compagnie de son monstre la chambre de l’alité. Son absence peu marquante s’acheva alors qu’elle acheminait la tasse gorgée de café brûlant et un gant imbibé d’eau tiède. Une attention pour la gueule de bois qui le tenaillait depuis la fin de matinée. Installée cette fois-ci auprès d’Edge, leur premier contact physique se produisit sous le coup d’une maladresse involontaire d’Ana.
Sa main récupérée, elle préserva le silence installée entre eux, embarrassée, le temps que le jeune homme ne se débarrasse des traces de baves généreusement badigeonner par le cerbère. Elle jeta un coup d’œil circulaire à la chambre, similaire à la sienne, juste les couleurs, et les effets personnels parsemés aléatoirement. Un geste inattendu du garçon lui repoussa quelques mèches rebelles, l’obligeant à loucher en direction de la main – bien qu’elle ne discerna pas grand-chose. L’instant fût court, toutefois largement suffisant. Par chance, Edge enchaîna d’emblée, après une nouvelle petite dose de caféine. La petite devinette qui avait causé, par le biais de notre charmante vampire, les déboires du policier, fût remise au goût du jour, volant un rire léger à Anabeth. « Pas tout à fait, mais tu n’étais pas loin. » lui révéla-t-elle, un sourire teinté de gêne lui releva le coin des lèvres. « Cent-vingt-six, tu étais sur la bonne voie. » elle pouvait bien forcer le jeu encore un peu, cette fois-ci elle ne tiendrait point rigueur de ses erreurs et les gages demeureraient interdits. « Juste la mauvaise décimale. » il était certes encore à l’ouest, probablement dans l’incapacité de mettre son cerveau en route, néanmoins elle ne lui demandait pas la lune. Juste un petit effort. Elle n’allait tout de même pas lui vendre sur un plateau d’argent. « Tu n’as pas l’air de te souvenir de grand-chose visiblement. » insinua-t-elle le plus naturellement possible, se renseignant subtilement sur les réminiscences subsistantes de leur soirée, afin de ne pas glisser de mots possiblement perturbant ; à comprendre la présence de Lance dans ses propos, attisant la curiosité de la brunette.

Le retour d’Anabeth avec le café fut bien accueilli par le jeune homme qui, même s’il n’appréciait pas tellement ce breuvage, préférant le thé, en avait bien besoin. Une fois débarrassé de la bave, Edge se concentra sur la boisson chaude pour espérer de se replacer les idées. Normalement, il pourrait s’installer pendant toute la journée pour manger, s’évitant ainsi les nausées qui venaient souvent les lendemains d’une trop grande consommation d’alcool, mais puisqu’il y avait Anabeth, il préférait éviter. D’ailleurs, son attention était déjà dirigée vers la jeune femme alors qu’il replaçait ses mèches rebelles. Conscient qu’il devrait éviter ce genre de gestes, il ramena la conversation vers ses déboires de la veille ou vers plutôt leur cause. Il ne se souvenait pas de la fin de la soirée ou du moins tout était un peu flou. Néanmoins, pour l’instant, il fut plutôt content d’entendre la jeune femme rire, si bien, qu’encore une fois, son sourire s’agrandit un peu sur son visage, bien qu’il détoura le regard pour ne pas trop le montrer. Lorsqu’elle lui annonça qu’il n’avait pas réussi, même s’il n’était pas très loin de le faire, Edge se tourna vers elle avec une mine déçue. Elle lui relança un autre indice et même s’il ne se sentait pas vraiment en état de faire fonctionner son cerveau, il prit une autre gorgée avant de demander : « J’imagine que je suis épargné de boire comme conséquence ? » Il plaisantait, évidemment, il ne serait probablement même pas capable de boire pour un jour ou deux. Enfin, s’il tenait à ne pas finir malade, c’était le mieux qu’il pourrait faire.
Alors qu’il essayait de deviner l’âge de la demoiselle, ce qui était plutôt simplement maintenant qu’il n’avait que les dizaines à changer, la voix d’Anabeth s’éleva dans la pièce. Edge la regarda pendant un moment en essayant de faire fonctionner son cerveau pour rassembler des souvenirs. Il se rappelait bien de ce qui s’était passé avant qu’il ne commence à boire autrement, ça devenait de plus en plus flou. « Ça aurait pu être pire, j’ai des petits souvenirs vagues, mais rien de bien clair, non. » Il savait néanmoins que c’était bien heureux qu’elle l’ait empêché de boire davantage, ça aurait pu être terrible. « Pourquoi j’ai dit quelque chose de terrible ? » s’enquit-il rapidement. Après tout, il s’était excusé par réflexe en se sachant lourd lorsqu’il était saoul, mais il ne se souvenait pas du tout de ce qui avait traversé ses lèvres pendant la fin de la soirée. Son cerveau s’étant maintenant concentré sur ses souvenirs, elle devrait attendre avant qu’il ne revienne sur le sujet de son âge. « Je sais que tu m’as dit quelque chose quand j’allais dormir... c’était important ? » Oui parce que si c’était le cas, il serait forcé de s’excuser de l’avoir oublié, mais d’un autre côté, si elle avait voulu lui dire quelque chose d’important, elle n’avait définitivement pas choisi son moment. N’arrivant plus à tirer quoi que ce soit de ses souvenirs flous, surtout pas alors qu’il était dans cet état, Edge finit par retourner à la devinette du moment pour proposer un autre nombre : « Cent quarante-six ? » Et c’était reparti pour la devinette !