Sans avoir le temps de répliquer quoique ce soit, l’oiseau de feu avait pris son envol. C’était la première fois qu’il se métamorphosait devant l’ainé, ce dernier avait-il simplement remarqué la beauté de l’oiseau légendaire ? Revenu au bercail, le phénix en doutait sincèrement. Assis tout seul sur le carrelage froid de la salle de bain, assourdi par le lourd silence de la grande résidence, Sunny s’efforçait de se faire un bandage autours de sa cheville enflée. Pour quelqu’un qui n’en avait jamais fait, il était plutôt fier du résultat. Se tenant contre les murs, le blondinet regagna sa chambre avec son nouvel ami : le boitement.

Un courant d’air le fit frissonner alors qu’il fermait la porte de sa chambre. Lentement, il avança jusqu’à la fenêtre, faisant un mouvement pour la fermer avant que sa main ne se suspende dans son mouvement. Il devait la laisser ouverte, au cas où Aiden reviendrait. Bien sûr, il avait dit qu’il ne rentrerais pas, chose qui avait bien sûr blessé le plus jeune, mais bon. Peut-être changerait-il d’idée. C’est donc en frissonnant de froid que la princesse frileuse sautilla jusqu’au lit et s’y laissa tomber, s’étant changer en tenue de nuit lors de son arrivée. Se blottissant dans les draps, de son côté habituel, il posa doucement une main sur la place qui aurait dû être occupé par Park. Un coup au coeur le fit souffrir; depuis qu’ils étaient officiellement ensembles, il ne se rappelait même pas la dernière fois qu’il avait dormi tout seul. Il détestait ça. Avant de sortir avec l’animorphe, il arrivait souvent au cadet de la famille Yang de dormir avec sa maman. Mais ça, c’était un secret.

Une larme s’échappa sur la joue du phénix. Il avait beau se tourner et se retourner, il n’y arrivait pas. Il avait besoin de sentir les bras fort de son petit ami l’enlacer, sentir doucement les battements de son coeur calme contre son dos, sentir le souffle chaud d’Aiden contre sa nuque. Sentir son doux parfum. Se relevant brusquement en position assise dans le lit, surpris par une idée dans les méandres de ses sombres pensées, le jeune homme se releva et se dirigea -aussi vite que lui permettait sa cheville abimée- vers la commode de l’ainé. Retirant son t-shirt qu’il laissa simplement s’écraser au sol, il enfila un pull du mastiff en respirant son parfum qui y était imprégné. La douleur de son coeur ne s’allègea pas, mais grâce à cette petite astuce, le blondinet finit par trouver le sommeil.

C’est donc vers les 4 heures du matin que morphée vint envelopper Sunny de ses bras pour l’emmener au pays des rêves et des tourments. Étendu par-dessus les couvertures, le corps tremblant légèrement de froid, la main posée sur l’oreiller d’Aiden, le bout du nez caché par le collet du T-Shirt, les joues toujours humides et rougies par les larmes, Yang dormait enfin, épuisé.

Rentrer directement, non merci. Le mastiff déposa les vêtements qu'il tenait dans sa gueule au pied d'un arbre et inspecta les alentours d'un pas lourd et sûr de lui. Dès que l'animorphe fût persuadé que le secteur était sans danger, il retourna près de son linge pour reprendre forme humaine et n'enfiler que le jogging d'un geste rapide. Park désirait se changer les idées et il y avait ce projet qu'il avait entamé quelques semaines auparavant qui le chicottait. Chaque tentative avait échouée, mais plus il essayait, plus il avait l'impression d'y parvenir. Le jeune homme avait même pris le temps de venir regarder l'animal agir dans son habitat naturel au limite du dôme qui le séparait du froid glacial du grand nord. Pour une incalculable nouvelle fois, il comptait bien essayer. Le demi-américain tenta de faire comme quand il se métamorphosait en chien, mais ça ne fonctionna pas. Ça n'avait jamais fonctionné... Son regard loucha vers l'arbre à ses côtés. Pourquoi pas ?

Un bruissement d'ailes se fit entendre, puis, des bouts de tissus traversèrent la fenêtre ouverte de la maison comme s'ils y avaient été lancés. Un hululement se fit entendre dans le silence de la nuit qui s'achevait, rapidement suivit d'un nouveau battement d'ailes. Un plumage blanc tacheté de noir se posa contre le bord de la fenêtre, tendant son petit cou en direction du lit pour y remarquer la présence du phénix qui s'extirpait difficilement d'un certain sommeil. Le harfang déploya les ailes fièrement pour prendre son envol dans la chambre, dans le but d'aller se poser sur le dessus d'un bureau où reposait un ordinateur portable, mais manqua son atterrissage, glissa et alla s'éclater le bec contre le mur du fond, tombant directement dans la poubelle qui se renversa sur le côté. L'oiseau en sortit difficilement, battant des ailes furieusement en se débarrassant de petits bouts de papier accrochés à son plumage, semblant maudire cette corbeille en poussant des « hou-hou » furieux en la regardant.

Marchant maladroitement sur ses serres qui claquait contre le plancher, le volatil s'approcha de la robe de chambre que portait normalement Aiden avant de reprendre une forme humaine, l'enfilant rapidement et posant aussitôt une main contre son front. « Aish, stupide bureau glissant.. » Quelques marques rougeâtres pouvaient être perçus sur ses bras à demi-dégagées puisque, évidemment, l'animorphe n'avait pas réussi dès le premier coup. Non. Bien au contraire. Il avait passé plusieurs heures à tenter de réussir sa transformation puis après, ça avait été d'apprendre à voler. Décidément, il aurait dû prendre un autre animal terrestre comme second choix. Ça aurait sûrement été plus facile. Qu'est-ce qu'il ne ferait pas par amour ? Il n'était pas encore au point avec cette nouvelle forme et le bleu qu'il allait avoir sur son joli front ne ferait que le prouver davantage. Lentement, mais aussi toujours un peu sonné par l'accident, Park s'approcha du lit pour s'y asseoir. « Ne viens pas dire que je ne t'aime pas, j'ai mal partout présentement » Et le mastiff ne disait pas faux. Les muscles de ses bras le faisait terriblement souffrir, sans parler de son pauvre visage qui lui élançait.

C’est un bruissement bizarre qui l’extirpa de son sommeil difficilement gagné. Une sorte de...battement d’ailes ? Entrouvrant un oeil, le blondinet chercha la raison du bruit en relevant légèrement la tête. Quelle fut sa surprise de trouver un harfang sur le bord de sa fenêtre. Fermant ses yeux endormis et secouant la tête, Sunny se dit qu’il devait surement rêver. Il rouvrit les yeux pour non seulement constater qu’il ne rêvait pas, mais aussi pour voir l’oiseau déployer ses ailes et prendre son envol en direction du bureau de travail de la princesse. Le voyant manquer son atterrissage, s’éclater le bec et tomber dans la poubelle, le phénix plaqua sa main contre sa bouche, se redressant sur un coude pour voir si l’animal allait bien. Oui, visiblement, puisqu’il sortait, furieux. Un petit rire s’échappa des lèvres du cadet, qui se doutait bien de la véritable identité de cet oiseau mystérieux qui se dirigeait vers la robe de chambre de son amoureux.

Alors il avait choisi une deuxième forme. Un oiseau. Ils pourraient maintenant voler ensembles, le phénix ne serait plus effrayé par la forme animale d’Aiden. Ayant repris forme humaine, ce dernier maugréait quelques mots qui firent glousser Sunny: « Aish, stupide bureau glissant.. » Oui, s’envoler, voler et surtout atterrir n’était pas chose facile. N’empêche qu’il s’en sortait plutôt bien. Park vint s’asseoir sur le lit, chose qui fit sourire le plus jeune. « Ne viens pas dire que je ne t'aime pas, j'ai mal partout présentement » Yang se déplaça lentement, faisant attention à sa cheville qui élançait toujours autant. Il passa une jambe de chaque coté de son amoureux, se colla contre lui, passant ses bras autours de son torse pour l’enlacer tout fort. « Ne viens pas dire que je ne t’aime pas, j’ai affronté ma plus grande peur et je me suis fait mal à la cheville cette nuit... » Répéta-t-il, changeant quelques mots à peine de la phrase de son petit copain. Ainsi donc, ils s’aimaient tous les deux. Personne ne pouvait le nier. Posant un doux baiser sur sa nuque, le plus jeune enchaina: « Tu es magnifique, sous ta nouvelle forme... Il te manque un peu de pratique, bien sûr, mais on pourra voir à ça tous les deux... »

Après les disputes, les agacements et les blessures, le plus jeune eut soudain envie de réconfort, de baisers, de câlins, d’amour quoi . Quittant sa position derrière le plus vieux, il s’asseya à coté et lentement, ayant posé une main sur son torse, il le poussa à s’étendre sur le lit. Une fois chose faite, il reprit lentement la position à califourchon au dessus de son amoureux en pinçant les lèvres. « «N-Ne pense pas mal...» Posant ses mains de chaque coté du visage de l’ainé, le blondinet déposa un doux baiser sur le front meurtri de son amoureux, descendit sur ses joues, effleura ses lèvres. « «P-Pardonnes-moi pour tout ce que j’ai pu faire ou dire ce soir qui aurait pu te mettre en colère ou te blesser... » Demander pardon. Ça Sunny ne le disait jamais. Quand il le disait, c’était quand il se sentait vraiment mal et qu’il admettait pleinement ses tords. C’était plus qu’un simple ’’désolé’’, c’était pour lui un effort de demander qu’on lui pardonne. « «Aiden....» Il marqua une pause. Pour la première fois de la soirée, il n’avait pas peur de le regarder dans les yeux. « «Aiden, je t’aime.. » Et voilà la deuxième chose qu’il ne disait pas souvent. Bien sûr, il l’aimait. Mais en général il se contentait de répondre par des ‘’moi aussi’’ quand Aiden lui partageait ses sentiments. Mais le lui entendre dire en premier, avec autant de sincérité et d’amour dans la voix, c’était rare.

Aiden pouvait sentir un battement régulier contre la paume de sa main. L'impact n'avait peut-être pas parut si terrible, mais pour un oiseau de cette taille, ça n'avait pas été d'une grande douceur. Difficilement et les pensées un peu sonnées, il regagna le lit pour s'y asseoir, simplement vêtu de sa robe de chambre solidement fermée. À peine eut-il ouvert la bouche que Sunny vint se coller contre son dos, l'enlaçant de ses bras. Park demeura surpris un petit moment avant de finalement laisser tomber sa main après avoir jugé que son front ne risquait pas de fendre en deux. « Ne viens pas dire que je ne t’aime pas, j’ai affronté ma plus grande peur et je me suis fait mal à la cheville cette nuit... » Mh. Le maknae n'avait pas tord non plus, mais à qui était la faute pour qu'il soit sortit dehors aussi tard..? Un léger baiser vint se déposer sur sa nuque sensible, le faisant frissonner avant que son petit ami ne dise d'autres mots. « Tu es magnifique, sous ta nouvelle forme... Il te manque un peu de pratique, bien sûr, mais on pourra voir à ça tous les deux... » Les lèvres de l'animorphe s'étirèrent en un sourire, ravit d'entendre une telle nouvelle. « J'espère bien que tu m’aideras, j'ai fais ça pour toi... »

Le mastiff suivit le phénix des yeux alors que ce dernier se déplaçait sur le lit, venant le forcer à s'étendre sur le dos, chose qu'il fit sans broncher. Encore de nouveaux espoirs ? Très certainement. Yang s'installa à califourchon sur lui tandis que ses mains trouvèrent naturellement leur chemin jusqu'à se poser sur ses hanches. « N-Ne pense pas mal... » Aiden pencha la tête sur le côté. Il avait suffisamment pensé mal pour aujourd'hui. Enfin, pour hier et ce matin. « Non, ça va... » L'affection du cadet sembla déborder alors qu'il s’affairait à embrasser diverses parcelles de son visage, arrachant un nouveau sourire à l'aîné. « P-Pardonnes-moi pour tout ce que j’ai pu faire ou dire ce soir qui aurait pu te mettre en colère ou te blesser... » Sa petite princesse n'avait pas l'habitude de demander pardon, poussant Park à prendre ce détail en considération et il se mordilla la lèvre inférieure en faisant mine de réfléchir un bref moment. À vrai dire, son cerveau était complètement out et la moindre pensée qui se formait dans sa tête devenait vite brumeuse au point de s'évaporer dans la seconde suivante. « Je te pardonne.. tu ne fais pas exprès.. »

Son prénom retentit dans le silence de la chambre pendant que ses mains remontaient dans le dos du plus jeune, sa main droite se retrouvant à aller se poser contre sa joue. « Aiden, je t’aime.. » Quelques mots que l'aîné n'avait pas l'habitude d'entendre. Enfin, pas venant du cadet en premier lieu. Il avait plutôt l'habitude des « moi aussi » et ne se vexa pas de l'entendre dire ces mots le premier. « Je t'aime aussi bébé ». Aiden lui vola un léger baiser, rien de bien long, mais suffisant pour conclure sur cet échange de mots doux. « Maintenant, excuse-moi de briser ce moment de romantisme, mais je suis crevé... »

Ils avaient beau parler, leurs pensées divaguaient ici et là. C’est pourquoi dès que son petit ami eut répondu à ses mots doux, les scellant par un doux baiser, ils s’allongèrent l’un contre l’autre pour finalement, après une soirée si lourdement chargée d’émotion, s’endormir , ou plutôt s’évanouir de fatigue.

« Hmmm.. Sushi..non.. » Une petite langue râpée vint sortir le blondinet de son sommeil réparateur. Ayant finalement un fin sourire, il rouvrit les yeux pour constater que son chaton avait pris son visage comme terrain de jeu, las d’être sans attention. Quelle petite boule de poil adorable! D’un blanc immaculé, de grands yeux et un petit nez rose...comment aurait-il pu y résister quand il l’avait vu dans sa petite boîte, abandonné lâchement dans une ruelle ? Bref, Sushi faisait partit de la famille et, au grand désespoir d’Aiden, du lit de couple depuis 3 semaines. Au grand désespoir ? Et oui. Yang avait remarqué que la chimie ne passait pas entre ces deux êtres qu’il chérissait tant. En effet, Sushi se mettait à crachoter et a sautiller de rage, dressant son poil, dès qu’Aiden entrait dans la pièce. Peut-être qu’elle sentait le chien en lui ? Peu importe. Et bien sûr, vis à vis cette attitude hostile, il était fort difficile pour Park de s’en attacher. Mais au moins, il l’endurait sans broncher.

Se relevant lentement du lit, le phénix remarqua qu’il était deux heures et demi de l’après-midi. Aïe, déjà ? Il remplit le bol de son bébé chat affamé, l’y déposa et retourna dans le lit , y sautant en rigolant. Il était temps de se lever, il avait décidé. Se collant contre son amoureux qui dormait toujours, une folle envie de jouer lui prit. Passant amoureusement une main sur le torse découvert de celui-ci, il le caressa lentement, embrassant son visage et toute la peau disponible. Allant mordiller doucement son lobe d’oreille, il souffla chaudement à son oreille « Mon amour...réveilles-toi...je dois te parler de quelque chose ..» En effet, après s’être étendu la veille, attendant Aiden qui n’était pas rentré encore, Sunny avait bien réfléchit. Entendant un « Hm..» qui disait que le plus vieux se réveillait lentement, la princesse s’assit dans le lit et prit une grande respiration. « J’ai...j’ai pensé qu’aujourd’hui, on pourrait aller...à un endroit où ils vendent du lubrifiant...et des préservatifs...e-et enfin, tout ce qu’on a besoin ....parce que, même si t’as été déçu hier, j’ai fait beaucoup de progrès si t’avais pas remarqué et je pense que...éventuellement...je vais être prêt a faire l’amour... » Un rouge vif colora les joues du plus jeune alors qu’il se mordillait nerveusement la lèvre inférieure. Voilà, c’était dit.

Pour une rare fois, Aiden dormait si profondément que rien ne le réveilla pendant les longues heures qu'il passa, les yeux fermés. Rien ne le réveilla, pas même les doigts de son amoureux. Ce n'est que le mordillement de son lobe d'oreille qui le tira des bras de Morphée, accompagné d'un « Mon amour...réveilles-toi...je dois te parler de quelque chose.. ». L'animorphe maugréa un son, cherchant à se retourner dans le lit pour retrouver le monde des rêves, mais il n'eut pas besoin de le faire puisque le cadet s'installa sur les draps pour ouvrir la bouche de nouveau.. et l'attention de Park fût capturée. Surpris, le canin se retourna face à lui, totalement éveillé, les yeux grands ouverts et un fin sourire en coin. « Sérieusement ? » Toujours simplement vêtu d'une robe de chambre plus ou moins bien refermée qui laissait entrevoir son torse, le demi-américain s'assura de conserver les draps à la hauteur de sa taille au minimum en tendant les bras pour attraper Yang, le tirant vers lui pour le serrer doucement dans ses bras et le forcer à se coucher de nouveau. Le mastiff n'était pas encore totalement sûr s'il venait d'halluciner ces mots ou s'il avait bien compris. Préférant toutefois en avoir le cœur net, il vola un rapide baiser au phénix avant d'ouvrir la bouche à son tour : « tu peux répéter ? Je suis pas sûr d'avoir bien compris » Le bridé devait rêvé ; c'était trop beau pour être vrai.

Or, les douleurs musculaires, en lien avec la veille – ou plutôt la matinée –, lui rappelèrent qu'il vivait présentement la réalité, lui assurant d'une autre part que son ouïe ne faisait pas défaut au point de mal interpréter des propos. Malgré la douleur cuisante qui lui déchirait les biceps à ce moment même, Aiden serra le blond contre lui, ravit de cette nouvelle et le témoigna en embrassant affectueusement chaque parcelle de son visage. « Tu ne pouvais pas m'annoncer une meilleure nouvelle bébé... » Si ça ne tenait que de lui, il serait déjà sur le chemin, dehors, en route pour l'endroit désiré en train d'acheter le nécessaire. Parce qu'en plus, Park savait exactement ce qu'ils devaient posséder et prendrait la peine de bien choisir, simplement car il ne voulait pas qu'en aucun cas Sunny n’éprouve de regret. Ce pourquoi le plus vieux arrêta soudainement de témoigner tout affection au plus jeune, fixant son regard au sien. « Dis-moi que tu ne fais pas ça parce que tu te sens mal pour hier... J'ai hâte de faire l'amour avec toi, tu le sais aussi bien que moi, mais je ne veux pas que tu te sentes obligé et.. je veux que ça vienne tout seul. Je veux pas qu'on se planifie un moment, tu comprends ? »

« Sérieusement ? » Non, il venait carrément d’inventer tout ça juste pour attirer l’attention du plus vieux ! Mais oui c’était sérieux. Et fallait avouer que ça avait demandé beaucoup de réflexion à Sunny pour enfin accepter d’aller dans un des ces endroits du péché, ces boutiques de satan. Enfin, LÀ. Le petit coeur sensible bondit joyeusement quand Aiden vint le prendre dans ses bras, le recouchant. Hm, comme il aimait sentir sa chaleur, il ne le répèterait jamais assez. Un petit gloussement échappa d’entre les lèvres du plus jeune suite à la requête plus ou moins comique du plus vieux. « Je crois que t’as parfaitement compris. Il est temps. » Un sourire se dessina sur le visage du cadet. Il voulait ...faire vraiment plaisir à Park. Il voulait être un bon petit ami, vraiment. Comme le mastiff l’était pour le phénix.

Un élan d’affection de la part du brun surpris le blondinet: en général, son amoureux n’était pas si prompt sur les câlins en se levant, surtout si la princesse l’avait réveillé sans aucune raison valable au préalable. Mais là il se montrait particulièrement entreprenant, chose qui plaisait énormément au maknae. « Tu ne pouvais pas m’annoncer une meilleure nouvelle bébé... » Malgré qu’il passa une main dans les cheveux de son petit-ami, l’incitant à continuer ses petites attentions, il y avait un petit quelque chose qui chicotait l’oiseau de feu dans la dernière phrase d’Aiden. Petit tracas que le plus jeune ne put s’empêcher de témoigner à voix haute, enfin, dans un souffle plutôt bas en fait: « N’y-a-t’il donc rien que je pourrais faire ou dire qui te rendrais plus heureux que de t’apprendre qu’on va faire l’amour ? .. » Bah quoi, quand même, c’était un peu...déplaisant. En tant que personne, frère, fils, amoureux, écolier...Sunny n’avait pas vraiment confiance en lui, et ce genre de réplique le mettait encore plus mal a l’aise.

Puis, aussi soudainement que ça avait commencé, les petits bisous s’arrêtèrent net et leurs regards se croisèrent. Et enfin, Aiden prit à son tour la parole pour un échange de plus d’une phrase. Lui dire qu’il ne faisait pas ça parce qu’il se sentait mal pour la veille...aurait été lui mentir. C’était justement pour ça qu’il voulait progresser dans le cheminement. Il avait peur de le perdre à force de rester stoïque dans sa virginité. Il devait faire un changement, garder son intérêt, sinon Aiden finirait par aller voir ailleurs, c’était plus qu’évident. Et sa réaction de la veille démontrait clairement que sa patience achevait. Yang devait agir vite, il le savait. « J-Je ....je veux être un bon copain.. » Fut tout ce qu’il trouva a répondre. C’était la pure vérité, il voulait bien faire pour une fois, pas être cet horrible copain égoïste que Park avait décrit la veille, sous son élan de colère.

« N’y-a-t’il donc rien que je pourrais faire ou dire qui te rendrais plus heureux que de t’apprendre qu’on va faire l’amour ? .. » Et voilà. L'animorphe venait de faire une bêtise qui avait probablement blessé le cadet. Il n'avait pas voulu dire ça comme ça, Aiden avait simplement cherché à exprimer son bonheur d'entendre une telle annonce à son réveil. « Mais si... il y a plein de choses qui me rendent heureux et souvent même fier de toi... Ce n'était qu'une façon de parler... » Puis, après quelques bisous déposés sur la peau douce de son amoureux, il s'arrêta net pour plonger son regard dans celui du phénix. Que la patience de Park soit de plus en plus usée était une chose ; que Yang se force pour accepter de perdre sa virginité en était une autre. Après avoir pris la parole le premier, l'oiseau de feu lui répondit : « J-Je ....je veux être un bon copain.. ». Le mastiff soupira, fermant les yeux un bref instant avant de les rouvrir, évitant de croiser son regard pendant encore quelques secondes. « Sunny... » commença l'animorphe, passant ses doigts dans les cheveux blonds de son cadet pour déplacer la frange de ce dernier qui lui tombait dans les yeux. « Tu est un bon copain, okay ? Ce n'est pas ça qui détermine si tu es bien ou pas... »

Aiden força Sunny à revenir sous les draps et non dessus pour pouvoir le serrer contre lui avec plus d'aisance, au chaud. « Ça me fait extrêmement plaisir de savoir que tu veux te forcer pour moi, mais.... en même temps... je me sens mal. J'ai l'impression de te brusquer, même si ça fait un an qu'on est ensemble et que ce serait normale d'avoir des relations sexuelles depuis un moment » Il ne lui faisait pas de reproches. Le chien lui en avait suffisamment fait la veille et considérait donc que ça ne valait pas la peine de remettre tout ça sur le tapis. Certes, apprendre que bientôt ils pourraient le faire le rendait particulièrement heureux, mais d'un autre côté, il savait également que si Yang ne se sentait pas entièrement près il ne pourrait pas apprécier le moment intime partagé. L'animorphe resta silencieux quelques temps, se contentant de jouer tendrement dans les cheveux de son petit ami. Décidant de changer complètement de sujet, il accrocha un sourire à ses lèvres en retirant sa main de la tignasse blonde pour le regarder de nouveau dans les yeux. « Et si on allait manger ? »

«Mais si... il y a plein de choses qui me rendent heureux et souvent même fier de toi... Ce n'était qu'une façon de parler...» Sunny se mordilla la lèvre inférieure sous les questions qui lui brûlaient la langue. Qu’est-ce qui le rendait fier de lui ? Sûrement pas ses notes scolaires ou ses progrès car il n’en faisait aucun. Sûrement pas son travail des plus ordinaires. Sûrement pas son attitude des plus enfantines. Alors qu’est-ce qui pouvait être digne d’un contentement ? Yang lui-même pensait que de vouloir faire l’amour, se préparer du moins était sans doute sa meilleure idée depuis des lunes. Il ne voulait pas l’embêter avec ça.....mais il ne pouvait se retenir: « Qu’est-ce qui te rend fier de moi , dis-moi parce que je ne vois pas... » Fallait-il répéter que le blondinet avait une très faible estime de soi ? Pourtant il aurait bien pu se vanter. Il avait de l’Argent, une super personnalité -gamine un peu, mais bon- , il avait beaucoup d’amis, un copain extra, pas un gramme en trop et une belle gueule, mais pourtant..

Mais il n’y avait pas que Park qui avait fait une grosse bourde en parlant: avouer qu’il se forçait n’était pas une très bonne idée. En fait, l’oiseau de feu venait carrément de se tirer dans le pied. Observant attentivement la réaction de l’aîné, le cadet eu un instant de panique en l’entendant soupirer et en le voyant l’éviter du regard. Il comprenait maintenant Aiden quand il lui faisait remarquer que c’était une très mauvaise habitude de ne pas l’affronter du regard, c’était effectivement très agaçant. « Sunny... » Ce dernier priait de toute son âme pour qu’il ne se fâche pas. Il n’aurait pas supporter une autre dispute comme la veille. Mais, à son grand soulagement, le ton de son amoureux n’était pas irrité. Il était calme et posé, comme ses doigts qui dégageait avec tendresse les cheveux du maknae. Ce dernier suivit gentiment le mouvement, allant se lover au chaud contre son bien-aimé, alors que celui-ci continuait de parler.

Normal d’avoir des relations sexuelles depuis un moment. Il savait que ce n’était pas un reproche, mais le plus jeune s’en sentit blessé. Ou plutôt, il se sentait mal. Tellement mal. Pourquoi n’y arrivait-il pas ? Qu’est-ce qui clochait chez lui ? Il avait quand même 18 ans, et aux dernières nouvelles, il était un homme. Pinçant fortement les lèvres, il ferma les yeux pour réfléchir à la bonne chose à dire cette fois. « Je crois..que je devrais pas te dire ça. M-Mais je suis toujours honnête avec toi alors je me lance.....h-hier, j’ai vu que ta patience était épuisée. C-Cette fois tu es partit, c-c’était la première fois que tu t’énervais v-vraiment. E-et ça m’a fait réalisé que ...t-tu es capable de partir. T-Tu es capable de me laisser seul durant une nuit entière. T-Tu..es tanné d’attendre. Et j-je sais que ...même si tu nies maintenant...un j-jour tu vas vraiment te fatiguer et tu vas partir ...v-voir ailleurs. Et je préfère me forcer un peu...que de te voir me quitter. »

Un silence c’était installé. Rompu finalement par un estomac sur patte qui proposait d’aller manger. Un soupire las s’échappa des lèvres du plus jeune. Après la nuit qu’ils avaient passés, après leurs mises au point depuis le réveil, il aurait voulu profiter un peu plus des bras de son amour. « Vas-y toi, moi j’ai pas faim et j’ai surtout pas hâte d’expliquer à ma mère pourquoi j’ai la cheville aussi enflée alors que je suis supposément resté dans ma chambre toute la nuit . »

« Qu’est-ce qui te rend fier de moi, dis-moi parce que je ne vois pas... » Aiden s’attendait bien à cette question, étant très bien au courant que son petit ami manquait souvent cruellement de confiance en lui. « Tu ne vois pas ? Pourtant, tu accomplis pleins de choses. Peut-être que tu penses que tu es mauvais à l’école, mais je te trouve très bon, compte tenu de tes difficultés d’apprentissages. Tu es un phénix magnifique et toi tu sais te poser sans problème sur une surface glissante… » glissa le demi-coréen en affichant un sourire en coin. Park n’avait pas envie de se lancer dans un long récit, mais il y avait bel et bien un tas de choses qui le rendaient plutôt fier de Sunny. Notamment son apparence, mais ça, il préférait taire son côté superficiel. Il fallait l’avouer, si Yang n’avait pas été joli, l’animorphe ne se serait probablement jamais intéressé à lui. C’est un peu méchant, mais c’est comme ça.

En comprenant que l’oiseau de feu cherchait à se forcer pour lui faire plaisir, le chien laissa s’échapper un soupire. Il n’était pas agacé, juste un peu mal à l’aise. Certes, pour un couple normal, il y aurait longtemps que la vie sexuelle aurait été enclenchée, mais c’est toujours différent quand un des composants est vierge. Le gardant toujours contre lui, Aiden écouta ce que Sunny avait à dire, ne l’interrompant pas une seule fois, même s’il en avait envie pour s’expliquer dès les premières phrases. « … Tu crois vraiment que je pourrais te quitter ? Bébé, je t’aime, c’est la raison pour laquelle je suis avec toi. Je suis parti hier parce que je préfère ça à me prendre la tête avec toi. » Park avait souvent la mauvaise manie de dire immédiatement ce qui lui passait par la tête et, même s’il faisait un effort avec Yang, il doutait d’être capable de filtrer ses paroles s’il était énervé contre ce dernier. Il avait donc préféré aller prendre l’air que de tenir des propos qu’il regretterait plus tard.

Un léger silence suivit, vite rompu par l’appétit du canin. Un soupire s’échappa des lèvres du blond avant qu’il ne lui donne une réponse. « Viens déjeuner toi aussi, hm. Je vais avoir l’air paresseux de me faire des toasts à trois heures de l’après-midi… » Il n’était pas encore véritablement quinze heures, mais dire ces mots lui-même produit un déclic dans sa tête. Rapidement, l’aîné tira les draps pour se lever d’un bond, refermant adéquatement la robe de chambre. « Je travaille à cinq heures ! » Ce qui voulait dire qu’il avait moins de deux heures pour se laver, manger, se préparer et se rendre au restaurant.

Un léger rire s’échappa d’entre les lèvres du cadet suite à la dernière phrase de l’aîné, qui avait tout de même réussit à lui redonner un peu de confiance. En effet, avec son atterrissage pour le moins catastrophique de la veille, Aiden avait vraiment besoin de pratique , voire quelques cours techniques pour maitriser ses ailes et ses serres. Mais, au fond, Sunny ne pouvait nier avoir ressentit un certain...plaisir de voir Park manquer son coup la veille. Pas qu’il n’avait apprécier le voir se faire mal hm ! Juste que pour une fois, Yang était meilleur que son petit ami dans un domaine quelconque. Il n’était donc pas totalement inférieur et sans intérêt ?

«… Tu crois vraiment que je pourrais te quitter ? Bébé, je t’aime, c’est la raison pour laquelle je suis avec toi. Je suis parti hier parce que je préfère ça à me prendre la tête avec toi. » Oui il le croyait. Ayant toujours eu ce fâcheux problème de confiance en soi, le phénix s’était toujours estimé plus que chanceux d’avoir l’animorphe dans sa vie, mais il savait qu’un jour ce dernier finirait par se lasser de lui. Parfois, quand l’aîné dormait, le cadet passait des heures à le contempler sous tous les traits possible, essayant de mémoriser chaque parcelle de sa beauté. Au cas où le lendemain, il se réveillerais seul. Quelques fois, lorsqu’il sentait qu’il agaçait le mastiff par ses comportements enfantins et prudes, l’oiseau de feu se demandait si son petit ami ne restait pas avec lui juste pour le réconfort, le toit, l’amour, ou même juste pour le remercier de lui avoir sauvé la vie. Oui, parfois le maknae doutait sérieusement de l’amour d’Aiden. Pas parce que ce dernier ne lui témoignait pas, juste parce que selon Sunny, c’était trop beau pour être vrai. Encore une fois, le plus jeune préféra se taire plutôt que d’avouer ses craintes à son bien-aimé, par peur de le vexer, d’être ridicule ou simplement de constater que ses craintes étaient fondées. Lui offrant un doux sourire, le plus jeune se noya dans le silence établit.

Malgré que Park insistait pour aller déjeuner, le blondinet n’en ressentais vraiment pas l’envie et se contenta de passer le drap par dessus sa tête. Il ne voulait pas affronter les mille et une questions de sa mère sur sa cheville et surtout, il n’avait pas envie de marcher sur la dite cheville. « Je travaille à cinq heures ! » Un long soupire de mécontentement échappa d’entre les lèvres de la princesse qui descendit le drap sous ses yeux, fixant l’aîné d’un regard mécontent. « Tu travailles tout le temps. » Frustration. Encore. Génial : à cause de leur dispute de la veille, qui les avait poussé à se coucher à une heure pas possible et à se lever hyper tard, ils ne passeraient que deux petites heures ensemble sur laquelle l’ainé voulait aller gaspiller du temps en amoureux pour satisfaire son estomac. Il aurait pu feindre une quelconque maladie pour faire changement. « Ils en ont de la chance tes collègues, ils te voient plus souvent que moi . » Soupirant à nouveau, le plus jeune se releva lentement et précautionneusement pour ne pas meurtrir sa cheville blessée et enfila un peignoir. Suivant finalement le brun à la cuisine, Sunny s’efforça de ne pas penser que leur fin de semaine était vraiment une perte totale.