Rien que le Groenland. Rien que cet endroit protégé de toutes les menaces et à l’abri de tous les regards. Un cocon, ou plutôt une serre. Elisabeth y est née et c’est son chez elle. C’est probablement la seule chose à laquelle elle peut se rattacher. Son appartenance à ce dôme, à cette civilisation plastique. Ignorante, elle n’a aucune idée d’où elle vient, et ne se doute aucunement des desseins des scientifiques qui, tout compte fait, les gardent en captivité. Sa mère biologique faisait partie de l’équipe scientifique, comme étant l’un de ces génies recrutés à travers le monde afin de mener l’expérience, mais ce n’est pas dans la rue qu’elle aurait pu la reconnaître. La blonde cuivrée ne possède en effet aucun trait de sa génitrice, et tient tout d’un père inconnu, effacé, exclus de la vie de la jeune femme avant même qu’elle ne voit le jour. Élevée comme une orpheline, elle devient rapidement indépendante et débrouillarde mais garde tout de même une douceur et une sensibilité accrues.

Ce sont ces traits de caractère qui la poussèrent, très jeune, à exprimer le désir de monter sa propre entreprise. Rien de trop gros et rien qui ne nécessite de diriger les actions des autres, pourtant, puisqu’elle n’aime pas avoir à dire quoi faire aux gens. Elle préfère de loin être responsable de ses propres actions plutôt que de celles des autres. Ce qui la tourna vers une passion peu commune, les fleurs et les plantes. Connaissant les vertus curatives des végétaux, et compte tenu du fait qu’elle possède elle-même un don de guérison, elle fut guidée vers la profession de fleuriste. Le succès de son entreprise est un peu nébuleux, mais on imagine très bien que c’est à force de persévérance ou plutôt d’acharnement qu’elle se retrouve où elle est à présent. Son parcours fût plutôt linéaire, sans tumultes et sans difficultés. Ce qui plut tout de suite à la licorne.

Au sein du clan des licornes, on peut presque la qualifier de soumise tant elle déteste argumenter avec ses supérieurs. Malgré tout, elle reste vive d’esprit et est loin d’être passive. Malgré son indépendance dans la vie de tous les jours, elle possède un puissant sentiment d’appartenance au clan et lui donnera tout ce qu’elle peut donner.

Il y a une raison pour laquelle Elisabeth tend vers la solitude. Elle juge que les trop nombreuses interactions sociales pourraient nuire à sa pureté, et cela fait en sorte qu’elle est très sélective dans ses fréquentations. Elle tient à tout prix à garder un sentiment de légèreté, de sérénité, et se sentir alourdie par les problèmes des autres ne l’intéresse pas. Néanmoins, cela ne fait pas d’elle une antisociable. Elle aurait bien mal choisi sa profession si c’était le cas. Elle aime rencontrer des gens et discuter, et arrive à trouver son compte niveau amitié. À ce propos, on peut dire qu’Elisabeth a le dos large et peut faire face à beaucoup d’affronts, mais il est préférable de ne pas jouer avec ses nerfs car elle en gardera une forte rancune.

Au final, elle colle parfaitement au stéréotype de l’équidé qu’elle représente, une créature naturellement orientée vers le bien mais préservant toujours cette aura de mystère, attisant la curiosité des uns et inquiétant les autres.

Elisabeth ne se montre hostile avec aucune race en particulier. Elle connait bien entendu leur existence, mais croit qu’il faut de tout pour faire un monde. Entant que licorne, elle se retrouve bien malgré elle en compétition avec les autres races légendaires mais préfère faire abstraction de cet état lorsqu’elle vit sa vie de tous les jours. Elisabeth veut en apprendre plus sur les créatures qui l’entourent et se montre même plutôt curieuse à leur égard. Il va de soit, donc, qu’elle ne se montre pas méchante envers eux. Et puis, même si elle devait ressentir de la haine envers une race, ne connaissez vous pas le dicton : « Garde tes amis près de toi, et tes ennemis encore plus près » ?