Je crois bien que si j’avais eu une mère un jour, elle m’aurait très certainement conseillé de ne pas parler aux inconnus. Heureusement pour vous, du plus loin que je me rappelle, j’ai toujours été orphelin et un brin candide. J’ai ce vilain défaut qu’on appelle altruisme, qui m’a fait grandir avec l’idée que tout est beau, gentil et me veut nécessairement du bien. Parce que, franchement, les seuls méchants, c’est ceux des films pour enfants ou les hommes en costard qui cognent à votre porte pour vous vendre des assurances. Si vous voulez mon opinion (ou pas, sauf que ce n’est pas comme si vous aviez le choix, hein?), tout le monde est bienfaisant et généreux, et ce, jusqu’à preuve du contraire. Le vrai problème, c’est que je n’aime pas vous chercher des noises et que vos mauvais côtés, je les oublie aussi rapidement que mes tâches ménagères. Bon d’accord, je suis peut-être légèrement ingénu sur les bords, mais vous l’apprendrez vite : je n’aime pas me prendre la tête. En fait, tout ce qui sort de votre bouche, je ne demande qu’à le croire. Si assimiler tout ce que vous dites sans me poser de question serrait une qualité, elle serrait très certainement ma meilleure. Personnellement, je ne vois pas vraiment ce qu’il y a de mal à s’imaginer vivre dans son propre petit monde ou tout est paillons et arc-en-ciel. C’est toujours mieux que le LSD, vous ne croyez pas? Rendu à ce point, vous vous imaginez surement sans mal pourquoi je cause des crises d’ulcères à la majorité de mes tuteurs et proches, qui s’imaginent un jour me retrouver assassiner au creux d’une ruelle sombre. Personnellement, je suis vraiment plus soucieux de leur bien-être, que du bien. De toute façon, ils n’ont pas à s’inquiéter pour moi, ce n’est pas comme si j’accepterais les bonbons de la main du premier étranger venu. Quoique, à bien y penser, s’il le fait avec le sourire c’est qu’il n’est pas si méchant que ça, non? De toute, je ne risque pas de mourir jeune, j’ai une santé de fer et une bonne dizaine de vies comme les chats. Vous ne me croyez pas? Attendez que je vous raconte mes histoires de licornes, et vous allez sérieusement halluciner. « One does not simply walk into groenland » et franchement, il faut être plutôt barjo pour mettre les pieds dans notre joli dôme. Je sais bien que venant d’un mec qui croyait encore au père Noël l’hiver dernier, c’est plutôt dur à croire. Sauf, qu’ici-bas, vaut mieux éviter de se fier à ses yeux, aussi jolis soient-ils. Ouais, bon, je dis ça, sauf que ça ne m’empêche quand même pas de me jeter dans les bras du premier gars qui dit être mon frère jumeau retrouvé. Je le sais bien, je suis naïf et au fond, ce n’est pas vraiment de ma faute. Il parait que c’est un truc fréquent chez les licornes, comme l’empathie et le manque d'expérience avec le sexe opposé. Pas la peine de me tirer cette tête, je ne suis pas (vraiment) débile. Disons plutôt que c’est là que mon histoire devient, en quelque sorte, plutôt marginale. Vous avez entendu parler de ces humains génétiquement modifiés par le gouvernement? Bien, moi non plus. Enfin, pas avant que j’ai l’âge de comprendre que me transformer en bête géante à sabot et à corne n’était relativement pas très normale. Pour moi, être né licorne, c’était que chose d’aussi naturel que de respirer. Si pour certain muter relevait de la pire des tortures, dans mon cas, il s’agissait d’une partie de plaisir comme faire du vélo ou jouer à mes jeux vidéos préférés. Je crois que ça doit surement avoir un lien avec mon caractère : je n’ai jamais été du type à me poser beaucoup de questions et je préfère généralement croire que les réponses viendront en temps et lieu. C’est peut-être laiteux comme façon de vivre, mais pour ma part ça m’a toujours très bien réussi. Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, ils disent. Enfin, d’un autre coté, je préfère me faire beau et me taire, si vous voyez ce que je veux dire. Je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois que j’ouvre la bouche, j’ai l’impression de déballer un paquet de bêtises. J’ai cette mauvaise habitude de dire, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tout ce qui me passe par la tête et ce n’est pas juste la météo ou le beau temps, croyez-moi. Parfois, je me dis même qu’il me faudrait un filtreur entre tout ce qui passe par le crâne et ce qui sort d’entre mes lèvres. Sincèrement, si vous croyez que la franchise était une qualité, dans mon cas, c’est plutôt une vraie plaie. Du moins, c’est ce que j’ai cru comprendre avec l’âge et pour ma part, je me contente de me morfondre dans mes excuses. Que j’aille tort ou non, je suis désolé pour à peu près tout et n’importe quoi, y compris la famine dans le monde, les catastrophes naturelles et la couche d’ozone. Je suis maladroit et brouillon, je ne suis pas particulièrement social et j’ai une prédisposition à me mettre les pieds dans les plats. N’allez quand même pas vous imaginer que je me laisse marcher dessus, hein? C’est juste que le mot non, ne semble pas faire partie intégrante de mon vocabulaire. Me battre pour la renommée de mon clan? Personnellement, je préfère encore discuter autour d’une bonne tasse de thé en parlant du dernier épisode de « House ». Il faut savoir que je n’ai jamais été particulièrement fière et encore moins violent. Au lieu de cela, je serais prêt à sacrifier mes deux bras pour sauver la vie d’à peu près n’importe qui, y compris mes ennemis. Ce n’est pas quelque chose que je peux contrôler et encore moins essayer raisonner. Venir en aide au malade et blessé, c’est quelque chose d’aussi banal a mes yeux, que de refiler l’argent de mon loyer aux plus démunis. Le seul champ de bataille où j’accepte de faire part, c’est celui qui règne dans ma chambre à coucher. Et croyez-moi que, celui-là, il est dans le genre plutôt sanglant. Je ne suis pas parfait vous savez? Ouais, c’est là raison que je me donne à toute les fois où je me dis qu’il serait peut-être temps de faire un brin de ménage…

In Guk le puceau, In Guk la vierge effarouchée, In Guk le-mec-à-qui-on-trouve-des-surnoms-débile- pour-faire-comprendre-au-mon-entier-qu’il-n’a-jamais-couché-à-une-fille, il n’y a rien à en redire : les autres créatures et moi, c’est une grande histoire d’amour passionnée. Heureusement, je ne suis pas rancunier et votre sarcasme, je risque de le comprendre des lustres après ma mort. Ce n’est pas mêlant, monstre ou pas, je les considère tous comme mes meilleurs amis... Jusqu’à ce qu’ils s’en prennent à ma collection de peluches favorite. Bon d’accord, j’exagère peut-être un brin. Sauf que, personnellement, je ne vois pas pourquoi je ferrais la tête à qui que ce soit. Les histoires de clan et tout ça, c’est juste une bonne blague entre amis, non? Ha, quoi? Pas vraiment? Je le sais bien, vous avez amplement le droit de mettre mon leadership en doute, à condition que j’en aie le moindrement. Sauf que, je ne suis pas bête pour autant et je suis bien au courant qu’il y a des tensions et des complots. C’est juste que je n’ai jamais été quelqu’un de trop menaçant et que si jamais je vous blesse, je risque de passer les dix prochaines années de ma vie à m’excuser. Le mot d’ordre est donc de vivre et laisser vivre et ce, jusqu’à ce que Mee Joo vienne s’en mêler. Vaut mieux éviter les gaffes, quoi.