Sunny était du genre positif. Il ne se fâchait pas tellement souvent, il était joyeux dans 99% du temps. Même quand il était blessé, en général sa crise de larme ne durait qu’une dizaine de minutes puis c’était terminé. Un mot réconfortant de sa mère, un sourire de son amoureux et le tout suffisait pour lui faire retrouver sa joie habituelle. Mais à l’instant, sa mère n’était pas là. Aiden travaillait. Et pour la première fois, Yang en était bien content. Il ne voulait voir personne, absolument personne.

Sa chambre impeccable en temps normal avait maintenant une salle allure: Son lit était défait, tout ses cahiers étaient étalés sur le sol , les feuilles d’exercices chiffonnées. Sa veste préférée jonchait banalement le sol, sa chaise sur roues était renversée sur le côté. Assis au milieu des débris, le blondinet fixait désespérément un paquet de feuille barbouillé de traces de crayon rouge: un examen de mathématique. Qu’il avait échoué, encore. Oh, ce n’était pas la première fois. Il n’avait passé aucun examen depuis le début de l’année scolaire. Mais cette fois-ci, c’était la fois de trop. Il avait passé des jours et des jours entiers à réviser, à faire mille et un exercices, il était resté posé des questions au professeur, il s’était tellement donné. Et pour quel résultat ? 52%. Tout ce travail pour un minable 52%.

C’était évident maintenant qu’il allait échouer son année. Il devrait tout reprendre, il avait pas fini d’en baver. Les larmes roulèrent sur ses joues; après la colère cédait la tristesse, le désespoir. C’était tellement injuste. Ses amis n’étudiaient jamais. Au lieu de faire les révisions, ils flânaient le soir, riant et profitant pleinement de la vie. Et lui il était là à bucher comme un damné, pour rien. Souvent, le phénix avait entendu dire que dans la vie, tous nos efforts sont récompensés. Ah oui? Vraiment? Alors pourquoi ses amis passaient l’examen les doigts dans le nez et que lui n’y arrivait même pas ?! Pourquoi les chiffres devenaient troubles et changeaient continuellement dans sa tête ? Pourquoi n’était-il pas comme les autres ?!

La porte claqua, faisant sursauter le plus jeune. Se relevant en un éclair, il attrapa la copie d’examen maudit entre ses doigts et sortit en trombe de sa chambre. Si une minute plus tôt il ne voulait pas voir personne, il rêvait de se jeter dans les bras de quelqu’un.

« M-Maman ? » Appella le cadet de la famille Yang. Sur ce point, il n’avait guère changer depuis l’enfance: au moindre petit problème, il aimait bien aller se cacher dans les jupons de sa mère. Il se dirigea presque au pas de course dans l’entrée de la maison familiale, souhaitant de tout coeur de voir sa mère. Pas qu’il n’aimait pas la présence d’Aiden, mais il ne souhaitait pas particulièrement que ce dernier le voit dans un état si pitoyable. « M-Maman ?! »

Si la présence d’Aiden l’aurait quelque peu déçu, imaginez la déception de retrouver sa soeur dans l’entrée. Oh bien sûr, son sentiment d’admiration pour elle, son adoration totale n’avait pas changé. Mais malheureusement, ces sentiments emmenaient un sentiment contradictoire: la jalousie, pure et simple. Elle, elle n’aurait pas échoué un examen. Elle ne pleurait pas pour une telle chose. Elle, elle ne serait pas aussi pitoyablement en train de chercher sa mère pour trouver du réconfort, comme un enfant de 4 ans le ferait suite à une vilaine blessure au genou. Et voilà qu’elle le regardait maintenant, tout tremblotant, pleurnichant comme un bébé, tenant à sa main l’examen sur lequel était indiqué au crayon rouge et en caractère 72 la note source de chagrin. C’était partit: il venait de se présenter à elle, son tortionnaire de tous les jours, comme la proie la plus facile.

« O-Oh..c’est toi.. »

« M-Maman ? » une plainte, répétée, qui devenait un peu plus forte à chaque fois. un étrange écho à ses propres plaintes de jadis, plaintes qui n'avaient jamais été écoutées. Snow venait tout juste de pousser la porte d'entrée, et elle savait déjà que quelque chose n'allait pas chez son demi-frère. à croire qu'avec tous le temps passés dans la même famille, elle se serait habituée à l'appeler son frère, mais non. c'était une ligne qu'elle ne passerait jamais, Sunny serait à tout jamais catégorisé comme demi-frère. si on demandait à l'ainée pourquoi, elle répondrait que c'était comme ça. c'était la réalité, jamais ils ne seraient une famille, chez les Yang c'était Snow contre le reste du monde. les combattants avaient choisi leur côté et il se trouvait qu'elle était seule du sien. ça ne la dérangeait pas plus que ça, ce n'était pas comme si elle s'était déjà sentie à sa place dans cette famille, ou même seulement acceptée. sa mère lui avait toujours fait comprendre bien clairement qu'elle était de trop. ce rejet était la cause de son caractère exécrable, c'était aussi la cause de son aversion envers le blondinet qui venait d'apparaître devant elle. parlant de ce dernier, des traces de larmes sur le visage, les vêtements froissés, il faisait dur à voir. il aurait difficilement pu avoir l'air plus pitoyable.

« O-Oh..c’est toi.. » c'était aussi chez elle à ce qu'elle sache, donc il n'y avait pas à être aussi surpris de la voir arriver. mais au fond, son ton laissait bien sur à croire qu'il était déprimé de voir que c'était elle plutôt qu'un autre. « oui c'est moi. à quoi tu t'attendais? » elle enleva alors ses souliers qu'elle laissa dans l'entrée. son ton légèrement condescendant était sortit tout seul. en même temps, il était difficile de se contrôle quand il la regardait avec un air si pathétique. ça lui rappelait le temps où elle même abordait cet air pitoyable, à la recherche de réconfort et ne rencontrant que des murs partout où elle cherchait. un regard lui apprit tout de suite ce qui l'avait mis dans un tel état. difficile de manquer sa note pitoyable lorsqu'elle était écrite aussi gros et en rouge. un petit sourire en coin apparut sur les lèvres de la demoiselle qui se rendit dans la cuisine passant à côté du pauvre jeune homme. « 52%... je vois que tu t'es améliorer depuis le temps. » le sarcasme, elle avait toujours aimé l'utilisé contre son frère. cependant, elle ne savait pas exactement ce qui la poussait à toujours le blessé. ce n'était pas une haine profonde parce qu'elle savait qu'il n'avait jamais rien fait pour mériter tant de méchanceté. c'était juste que quand elle le voyait dans un état aussi pitoyable, et même lorsqu'il ne l'était pas, elle n'arrivait à retenir ses remarques blessantes, même qu'elle n'en avait pas la moindre envie. c'est comme si une force supérieure la forçait à être méchante avec lui... « arrête de pleurer, ça fait encore plus gay. » visiblement, elle ne changerait jamais.

Bien sûr, elle était chez elle, il aurait dû envisager que c‘était peut-être elle qui rentrait. Mais il avait quand même espéré voir sa mère, qui l’aurait réconforter au lieu de lui jeter un regard méprisant en l’apercevant. « Oui c’est moi. À quoi tu t’attendais ? » Pour tout dire: à un sourire, à un câlin, à des mots réconfortants. Mais ça aurait été de rêver haut en couleur que d’espérer une telle attitude chaleureuse de sa demi-soeur.

« J-je voulais parler à maman, j’espérais que ça soit elle c’est tout » Malgré ce soudain agacement qu’il avait ressentir en entendant le ton plus que condescendant de Snow, il ne pouvait se résoudre à lui répondre sur le même ton. Il était toujours gentil et doux avec elle, peu importe la situation. Et plus il était gentil et fragile, plus elle s’amusait à lui taper dessus. C’était à ne rien comprendre. E voilà que pour faire exprès, elle le voyait dans un état de vulnérabilité extrême. Génial.

Voilà que la damoiselle passa près de lui, un sourire en coin ce qui ne manqua pas de blesser encore plus le blondinet. « 52%..je vois que tu t’es amélioré depuis le temps. » Un sanglot sonore s’échappa d’entre les lèvres du cadet qui certes, aurait très bien pu se passer de ce genre de réplique. Chiffonnant la feuille maudite entre ses doigts, il suivit sa soeur à la cuisine pour aller jeter l’examen dans la poubelle. « Arrête de pleurer, ça fait encore plus gay. » Comme si il ne le savait pas. Comme si il aimait pleurer comme un gamin !

« J-Je sais. Mais j-j’arrive pas à me c-contrôler. M-Mais vas-y quoi, d-défoules-toi Snow, je s-suis là pour ça. E-En plus j’suis déjà triste: je suis encore plus pathétique qu'à l'habitude. » Reniflant, Sunny dégagea une mèche blonde qui lui tombait dans le visage. C’était peut-être, dans toute son existence, la première fois qu’il lui répliquait quelque chose sèchement. Et c’était pas bien méchant, il était plus qu’amateur dans ce domaine où sa demi-soeur était sans contredit la reine.

Se laissant tomber sur une chaise à table, il enfouit son visage dans ses mains pour essayer de dissimuler ses terribles sanglots qui lui secouait son petit corps frêle. « C-C’est f-facile pour toi de m-me narguer, miss Parfaite. Tu réussis d-dans t-tout c-ce que tu f-fais. T-T’es l-la meilleure en classe. M-Moi j’ai bien b-beau étudier d-durant des jours et d-des jours sans répit, j’arrive même pas à la note de passage. P-Pourquoi toi t’es bonne d-dans tout et moi dans rien hein ?! » Il n’osait même pas la regarder. En fait, il ne savait même pas si elle était toujours dans la même pièce que lui. Mais au moins, ça lui avait fait un peu de bien de vider son sac.

« J-Je sais. Mais j-j’arrive pas à me c-contrôler. M-Mais vas-y quoi, d-défoules-toi Snow, je s-suis là pour ça. E-En plus j’suis déjà triste: je suis encore plus pathétique qu'à l'habitude. » oh petit frère avait apprit de nouvelle chose, il faisait maintenant dans l'auto-dénigration. il pensait surement que ça le rendrait attachant. pauvre petite chose qui n'a pas confiance en lui, pauvre petite chose que personne ne comprend... pauvre petite chose. ou peut-être espérait-il simplement s'attirer la pitié, oui, c'était sans doute ça. il souhaitait s'attirer la pitié de sa grande sœur si parfaite afin qu'elle le laisse se noyer dans son propre trou noir, qu'elle ne l'y enfonce pas plus vite et plus profondément. peut-être croyait-il qu'à quelque part chez l'être froid et condescendant qui partageait sa maison, il y avait une part d'humanité. une part de gentillesse qui le protégerait d'une descente aux enfers allé seulement. et pourtant, il se trompait tellement. il n'y avait rien au monde qui ne pouvait le protégé de la brunette. elle était sans pitié pour les faibles, son frère représentait exactement ce groupe de personne. « oh, c'est bien, au moins tu le sais. » et la demoiselle prit une gorgée de son verre d'eau. les insultes envers son frère sortait aussi naturellement que l'eau qui coulait dans sa gorge en ce moment. c'était simple, c'était comme si elle était née pour détruire le blond. les larmes de crocodile et toutes autres armes de pitié qu'il réservait à son petit ami -sogay- ou à sa mère, ne l'affectait aucunement. c'était plutôt l'effet contraire qu'il se recevait, comme si ses larmes la dégoutait au plus haut point.

« C-C’est f-facile pour toi de m-me narguer, miss Parfaite. Tu réussis d-dans t-tout c-ce que tu f-fais. T-T’es l-la meilleure en classe. M-Moi j’ai bien b-beau étudier d-durant des jours et d-des jours sans répit, j’arrive même pas à la note de passage. P-Pourquoi toi t’es bonne d-dans tout et moi dans rien hein ?! » il ne s'y attendait sans doute pas, mais cette réplique réussit à tirer une réaction à la plus vieille. enfin, réaction plutôt subtile puisqu'elle parut presque invisible. sa main se resserra sur le verre qu'elle venait de terminer. si elle n'avait pas apprit à contrôler sa force depuis longtemps, le verre aurait sans doute explosé en miette dans sa main, mais il n'y eut qu'une petite fissure qui se créa le long du verre. elle dut prendre une minute pour se contrôler et empêcher sa voix de partir dans l'aïgu. mais son frère, trop préoccupé par ses propres larmes, ne se rendit compte de rien, pour changer. « ça t'a fait du bien? t'as fini là? parce que pleurer et me mettre ton échec sur le dos ne changera rien. absolument rien Sunny. » oui, elle avait utilisé son prénom, alors qu'à l'habitude, elle utilisait des surnoms affectueux quels que "tapette", "tarlouze" et même "dragqueen". mais là encore, ça passerait surement invisible, son frère avait cette tendance à ne jamais remarquer ses efforts, comme le reste du monde. il était tellement obsédé par sa petite personne qu'il ne se rendait pas compte de ce qui pouvait changer quelque chose. « t'es loin d'être le seul qui n'a pas une vie parfaite dans cette famille je te ferai remarqué. » et avant de s'emporter et de dévoiler des sentiments embarrassants et inutiles, snow abandonna son verre dans l'évier et prit la direction de sa chambre, le seul endroit dans cette maison où elle se sentait confortable et surtout, à sa place.

«oh, c'est bien, au moins tu le sais» Bien sûr qu’il le savait : il était idiot. Idiot de croire toujours qu’il réussirait dans ses études. Idiot de croire qu’un jour sa sœur l’aiderait puisqu’elle était tellement douée. Idiot de croire qu’elle pourrait le prendre en pitié, le consoler même. Ou du moins, cesser d’être la peste sans cœur qu’elle avait toujours été. Mais c’était peine perdu, totalement. Serrant la mâchoire, Sunny aurait bien aimé lui dire toute la peine qu’elle lui faisait continuellement, lui dire qu’elle était son idole et qu’il n’avait absolument rien fait pour mériter ça. Mais à quoi bon ? À quoi bon parler à Snow, elle qui n’avait jamais rien voulu comprendre. De toute façon, dès que le blondinet essayait de lui parler de ses sentiments, elle l’envoyait sur les roses en disant qu’il ramenait toujours à lui. Et pourtant, s’il y avait bien une personne qui ne pensait que peu à elle, c’était bien le phénix. Enfin bref, depuis longtemps, le cadet avait compris qu’essayer de parler à sa demi-sœur pour établir une bonne relation aurait aussi constructif que d’expliquer le théorème de Pythagore à une roche.

« ça t'a fait du bien? t'as fini là? parce que pleurer et me mettre ton échec sur le dos ne changera rien. absolument rien Sunny.» Ce fut au tour du plus jeune de serrer le poing. Il était vrai que le maknae était sensible, peut-être trop en fait. Mais que pouvait-il y faire ? Il avait bien essayé d’être moins pleurnichard, sans succès. Quand une émotion le submergeait, il n’arrivait pas à la retenir. Mais au fond, était-ce si mal? Quand il regardait ces gens stupides qui gardaient toutes leurs peurs, angoisses et émotions pour eux durant des années avant d’exploser et faire des conneries pas possible, il se disait qu’au fond, il était cent fois mieux qu’eux. Mais ça, Snow ne comprenait pas. Elle ne comprenait jamais rien, ou elle ne voulait tout simplement pas comprendre le plus jeune pour qui elle portait une réelle aversion. «Je ne te met pas mon échec sur le dos, je suis juste jaloux de ton succès. Et oui ça me blesse, oui je pleure. J’en suis désolé si ça te dégoute. J’ai bien essayé d’être un bloc de glace sans émotions comme toi, mais faut croire que c’est pas donné à tout le monde. » Il soupira bruyamment en passant une main dans sa chevelure blonde. Un détail lui revint soudainement en tête. «> Oh, et je suis heureux d’apprendre que tu sais que j’ai un prénom, au fait. » Et oui, il avait remarqué. Parce que dire qu’il ne remarquait jamais les efforts de sa sœur envers lui était totalement faux. La demoiselle n’en faisait que tellement rarement qu’il ne pouvait que les savourer quand ils se présentaient. Au fond, il était vraiment content que cette fois, elle l’ait appelé par son nom.

« t'es loin d'être le seul qui n'a pas une vie parfaite dans cette famille je te ferai remarqué. » Et elle quitta la cuisine. Quoi ? Elle ne pouvait pas laissé un jeune homme seul sans réponse alors qu’elle venait de mettre sa curiosité a vif, et surtout pousser son agacement au maximum. Se relevant d’un bond, il l’a suivi, chose qu’en général il évitait : de peur de se faire arracher la tête peut-être. « Quoi ? Et qu’est-ce qui n’est pas parfait dans ta vie de princesse parfaite ? Quel succès n’as-tu pas atteint ? Qu’est-ce qui cloche dans ta vie supérieure à celle de tous les autres? Allez, dis-moi. Au lieu d’aller te cacher dans ta chambre comme d’habitude. »

vraiment, chaque fois que snow et sunny se retrouvait dans la même pièce, il y avait des étincelles partout. les insultes fusaient et ils finissaient par se blesser l'un et l'autre à être jaloux de ce qu'avait l'autre. parce qu'en fait, si seulement ils s'écoutaient quand ils se disputaient, peut-être est-ce qu'ils arriveraient à se comprendre et à arrêter de se détester autant... chacun pensait que l'autre était égoiste et ne pensait qu'à lui. comment pouvaient-ils arriver à vivre ensemble après ça? c'était presque impossible de créer une bonne relation entre eux puisqu'ils avaient toujours été habitués à une haine constante. « Je ne te met pas mon échec sur le dos, je suis juste jaloux de ton succès. Et oui ça me blesse, oui je pleure. J’en suis désolé si ça te dégoute. J’ai bien essayé d’être un bloc de glace sans émotions comme toi, mais faut croire que c’est pas donné à tout le monde. » son succès, il ne pensait bien qu'à ça... elle aurait aimé qu'il comprenne que le succès ce n'était pas tout, à quoi est-ce que ça lui servait de tout réussir s'il n'y avait personne pour la féliciter et être heureux avec elle? franchement, le succès, elle aurait accepté de s'en détacher si cela avait voulu dire qu'elle ne serait plus seule.

« Quoi ? Et qu’est-ce qui n’est pas parfait dans ta vie de princesse parfaite ? Quel succès n’as-tu pas atteint ? Qu’est-ce qui cloche dans ta vie supérieure à celle de tous les autres? Allez, dis-moi. Au lieu d’aller te cacher dans ta chambre comme d’habitude. » se cacher... oui c'était peut-être ce qu'elle faisait. peut-être qu'au fond, elle n'était pas un être aussi fort qu'elle le faisait penser à tout le monde. oui, peut-être que Snow était un être humaine avec ses forces et ses faiblesses. elle qui avait toujours réponse à tout, ne sut que dire pour une fois. il y avait tellement de choses imparfaites dans sa vie qu'elle ne savait pas où commencer. mais elle n'avait plus la force de continuer à se montrer forte. elle était épuisée de toujours passé pour la méchante... et c'est d'une voix lasse qu'elle reprit la parole. « dit-moi sunny... combien de photos y a-t-il de moi dans cette maison? quand mange-t-on mes plats favoris? est-ce que tu as déjà vu une de mes récompenses affichées ailleurs que dans ma chambre? » et elle aurait pu continuer longtemps sur son absence dans cette maison. « le succès n'est qu'un bonheur vide s'il n'y a personne pour le partager. maintenant tu peux me laisser? j'ai sommeil. » c'était peut-être une des seules fois qu'elle ne lui avait pas répondu en criant, mais plutôt avec un voix lasse et fatiguée, sans énergie.

En général, Sunny abandonnait. Il cédait toujours le dernier mot à sa soeur qui semblait toujours d’une humeur massacrante. Qu’il l’ignore, qu’il lui crie après, qu’il l’encourage, la félicite, la complimente, la réaction était toujours la même: elle lui jetait un regard méprisant, comme si il était la chose la plus dégoutante qu’elle ait vu de sa vie, l’insultait et filait se terrer dans sa chambre comme un ours en hibernation. Elle était si peu présente dans les autres pièces de la maison que le jeune homme en oubliait souvent sa présence, en fait. Même Aiden semblait faire plus partie de la famille qu’elle, fallait le faire quand même ! M’enfin. Cette fois, il n’avait pas envie de céder. Il n’avait pas envie de la laisser gagner. Il voulait savoir. Tout savoir. Pourquoi, qu’est-ce qui la rendait à ce point malheureuse pour qu’elle se donne le droit de pourrir la vie à tout le monde, la sienne en tout cas.

Leur regard s’accrochèrent. Il s’attendait à des cris, à une gifle peut-être bien. Et pourtant, il fut tout à fait surpris quand sa demi-sœur prit la parole, d’un ton de voix calme et las. « dit-moi sunny... combien de photos y a-t-il de moi dans cette maison? quand mange-t-on mes plats favoris? est-ce que tu as déjà vu une de mes récompenses affichées ailleurs que dans ma chambre? » Le blondinet fronça les sourcils, réfléchissant. Il n’y avait quasiment que des photos de lui dans la maison. Pour les plats il ne savait pas, parce qu’elle ne se confiait jamais à lui donc il ignorait ses plats favoris. Or, pour qu’elle le mentionne, ça devait être plutôt rare. Et pour les récompenses...il y avait bien celles de leur mère accrochées ici et là, lui n’en ayant aucune, mais pour ce qui était de celles de Snow...non, aucune. Elle avait raison. Mais bon, ce n’était pas comme si c’était une surprise. Sunny n’était pas stupide au point de voir que c’était loin d’être l’amour fou entre sa mère et sa soeur. Elles se parlaient à peine. Mais de là à penser que la maman Yang avait un faible pour lui, ça ne lui avait jamais effleuré l’esprit. Après tout, elle agissait d’un instinct maternel parce qu’il était le bébé et particulièrement fragile comparé à son hydre de soeur, non ? « le succès n'est qu'un bonheur vide s'il n'y a personne pour le partager. maintenant tu peux me laisser? j'ai sommeil. » Relevant les yeux vers elle, son coeur se serra. Il se sentait affreusement mal soudainement. « Snow..je suis désolé tu sais. J’avais pas réalisé tout ça. Enfin..je sais que maman est pas toujours gentille avec toi, mais je croyais que tu t’en fichais. » Il avait toujours été aussi naif, c’était pas demain la veille qu’il changerait malheureusement. « Mais tu sais... Tu sais, même si tu t’en fiches, moi je suis fier de toi. Après tout je suis pas aussi collant pour rien, tu penses pas ? Je suis jaloux de toi, tout le monde le sait, mais c’est juste parce qu’au fond j’aimerais être comme toi. Je t’entends déjà me dire ‘’sooo gay’’ après ça, mais.. T’es mon idole, dans un sens. Alors peut-être que maman est pas une super mère pour toi, mais en tout cas c’est pas tout le monde dans cette famille qui t’ignore tu sais. En tout cas, c’est ce que je pense. Et ne me fais pas répéter ! »

à le voir réfléchir si profondément aux mots qu'elle venait de dire, les lâchant comme des mini bombes qui pourraient changer la façon de voir les choses de son demi-frère, elle regrettait presque d'avoir dit ce qu'elle avait observé. les choses étaient comme elles étaient, elle n'avait pas dit ça pour que sa façon de voir le monde dans le microcosme qu'était la maison des yang change. elle ne voulait pas que les choses changent, si leur relation s'était développer de cette façon, c'est qu'il y avait une raison. mais elle avait surtout peur que s'il décidait de changer, de s'inquiété pour elle, de prendre conscience de sa présence et surtout de ses faiblesses, elle avait peur de ne plus arriver à le détester... et c'était une des choses les plus effrayantes qui pouvaient lui arriver. elle deviendrait alors l'horrible demi-sœur qui harcèle son petit frère pour aucune raison...

« Snow..je suis désolé tu sais. J’avais pas réalisé tout ça. Enfin..je sais que maman est pas toujours gentille avec toi, mais je croyais que tu t’en fichais. » s'en ficher... c'était tellement facile de tromper son naïf demi-frère. il faut croire qu'elle jouait bien son rôle alors s'il croyait. mais qui ne veut pas rendre ses parents fiers. au final, la haine de l'ainée envers leur mère, c'était simplement un miroir, un reflet qui renvoyait la haine qu'elle-même recevait de cette dernière. «Mais tu sais... Tu sais, même si tu t’en fiches, moi je suis fier de toi. Après tout je suis pas aussi collant pour rien, tu penses pas ? Je suis jaloux de toi, tout le monde le sait, mais c’est juste parce qu’au fond j’aimerais être comme toi. Je t’entends déjà me dire ‘’sooo gay’’ après ça, mais.. T’es mon idole, dans un sens. Alors peut-être que maman est pas une super mère pour toi, mais en tout cas c’est pas tout le monde dans cette famille qui t’ignore tu sais. En tout cas, c’est ce que je pense. Et ne me fais pas répéter ! » un petit sourire étira les lèvres de la demoiselle vers la moitié de son monologue. et une fois qu'il eut terminé, elle prit la parole, tout en se levant de son lit pour aller vers lui. « soo gay. » mais sa voix n'était pas aussi dure et méchante qu'à l'habitude. non, ça avait été dit avec une voix douce et une pointe d'amusement. elle saisit son demi-frère par les épaules, le retourna de côté et continua à parler, tout en le poussant tranquillement vers la porte. « merci pour ces beaux mots sunny. mais tu es très bien comme tu es. ne change pas pour les autres, parce que ça ne t'apportera rien de positif. » elle le savait. elle-même avait changer pour qu'on prenne conscience de sa présence, et pour tout dire, elle devait être la personne la plus malheureuse de toute cette maisonnée. mais ça, elle n'allait pas le lui dire. elle le poussa plutôt avec douceur hors de sa chambre et ferma la porte à clé derrière lui. dos accoté contre la porte, snow se laissa glisser jusqu'à être assise par terre. « désolée de toujours t'insulter petit frère... » un murmure. il n'était pas destiné à ce qu'il l'entende et au fond, elle ne voulait pas qu'il l'ait entendu. elle avait juste eu besoin de le dire.