Un soupire s’échappa d’entre ses lèvres pulpeuses alors que l’eau chaude coulait sur son corps fatigué. La journée n’avait pas été de tout repos. D’abord, il s’était réveillé en retard pour les cours, chose qu’il détestait par-dessus tout: il n’avait pas eu le temps d’arranger sa chevelure blonde, il avait enfiler ses vêtements de travers et il n’avait pas eu le temps de manger quoique ce soit. Déjà qu’il avait un déficit d’attention, essayer d’écouter le professeur alors que son ventre criait famine et se tordait dans tout les sens avait été un défi majeur. Ensuite ça avait été cours de gym; cours qu’il appréhendait à chaque semaine. Il n’était pas en forme et il haïssait le sport plus que tout, alors pourquoi le forcer hm ?! En temps normal, il était assez populaire à l’école. Il avait un nombre impressionnant d’amis et parlait à tout le monde. Mais dans le cours de gym, il était loin d’être populaire. Il était toujours choisit en dernier en sport: il soupçonnait même les capitaines (qui étaient toujours les mêmes) de tirer au sort , et le perdant se coltinait Sunny dans son équipe. Quelle poisse ce cours. Enfin, lorsque la cloche avait sonné, délivrance tant espérée, il s’était tellement dépêché de se laver qu’il avait faillit s’éclater la tête contre le sol mouillé des vestiaires. Comble de tout: il pleuvait averse à sa sortie: il avait échapper tous ses bouquins dans une flaque d’eau avant de se faire éclabousser par une voiture . Vraiment, une sale journée pour ce pauvre bougre de Yang.

Qu’a-t-il fait pour se reposer en arrivant ? Un film avec sa mère ? Des bisous avec son amoureux? Bien sûr que non, ça aurait été trop beau. La soirée fut constituée de : devoirs, lectures, recherches, exercices. Aucun répit pour ce pauvre blondinet. C’est à peine s’il avait pris le temps d’engloutir quelque chose au souper, donner un baiser à Aiden et saluer sa mère. La pire dans cette soirée ? C’est que c’était un vendredi. Et oui, un beau week-end commencé de la pire des façons. C’est seulement à 22heures passées qu’il avait fini par fermer ses bouquins et se glisser dans la douche. Une fois propre, le corps enduit de son gel douche parfumé aux fraises -pas très masculin, mais bon- qu’il daigna sortir de l’habitacle de la douche pour se sécher. Il enfila un boxer tout propre et sortit en courant de la salle de bain, couinant sous la brise fraîche du couloir alors qu’il rejoignait sa chambre. Il referma la porte, souriant de voir son beau brun déjà étendu dans le lit. Pauvre Aiden, lui qui avait dû prévoir une belle soirée pour eux avait du se taper des films en boucle puisque son chéri était trop débordé.

Se faufilant sous les draps, allant coller son dos contre le torse chaud et musclé de son homme, les fesses contre le bassin de celui-ci, il poussa un long soupire d’aise.

« Hmmn...réchauffes-moi mon amour, je suis frigorifié...»

Vendredi. Sa plus petite journée de cours, si bien qu'elle lui permettait d'être au boulot de treize à dix-neuf heures. Six heures de travaille plus exigeantes que le restant de la semaine puisqu'elle soulignait le week-end pour beaucoup de gens. Contrairement à ce qu'on croit, être serveur n'est pas de tout repos. Il faut savoir prendre les notes sur le bloc de papier de façon efficace et rapide pour se souvenir de quelle assiette va à qui, sans oublier le transport des plats. Ah ça. Combien de débutant en cassait au moins une durant son apprentissage. Depuis le temps qu'Aiden était serveur pour le même restaurant, il avait développé une certaine aisance à se balader avec les assiettes et c'était bien tout ce qui lui importait. Si une autre serveuse faisait voler en éclat un verre, il n'y prêtait même pas attention, particulièrement habitué d'entendre les novices brisés ce qu'ils touchaient. Lorsque son chiffre prit fin, l'animorphe monta se changer pour enlever le costume blanc et noir obligatoire pour enfiler ses fringues de tous les jours et rejoindre le domicile de sa belle-famille. Dès qu'il posa le pied dans la maison de son petit ami, Park trouva directement son chemin jusqu'à la cuisine où il se fit réchauffer un plat rapidement au micro-onde pour le dévorer en l'espace de quelques secondes.

Dès que son estomac fût apaisé, le brun chercha la compagnie du blond qui.. étudiait. Merde. Aiden préféra le laisser tranquille et alla prendre sa douche pour chasser l'odeur de nourriture exotique qui s'était incrustée sur sa peau. Passons ce moment peu intéressant en mode rapide pour simplement dire qu'ensuite, le jeune adulte se dirigea vers le lit de la chambre pour allumer la télévision qui reposait dans le coin de la pièce. Il passa donc quelques heures, les yeux rivés sur l'écran dans son jogging et sa camisole.

Sunny le rejoignit enfin, plutôt tard, sentant fraîchement bon et vêtu le plus simplement possible. Sa façon de se lover contre lui lui arracha un fin sourire pervers, réveillant de façon inconsciente l'instinct de mâle en lui bien que, pour le moment, son corps n'eut pas la moindre réaction. « Hmmn... réchauffes-moi mon amour, je suis frigorifié... » Frigorifié ? Avec un fin sourire, l'aîné passa ses bras autour du corps fragile de son cadet pour le serrer contre lui, le rapprochant au maximum tout en faufilant son visage dans son cou. Logiquement, l'animorphe prit l'habillement léger de son petit ami comme une invitation muette à laquelle il chercha à répondre par un léger baiser contre sa peau tout en poussant l'audace jusqu'à poser une main contre sa cuisse. « Frigorifié ? » souffla le chien à l'oreille du phénix avant de poursuivre sur le même ton de voix « Je veux bien te réchauffer... » Peut-être que pour la première fois, la chance serait de son côté. Surtout après un an. Il voulait bien être patient, mais de là à attendre quatre ans, il ne faudrait pas non plus abuser.

Après une longue et dure journée, le phénix ne put que soupirer d’aise lorsque son petit ami le prit dans ses bras. Sentant sa chaleur contre sa peau froide, il pinça les lèvres en souriant. Aiden avec cette particularité d’avoir toujours la peau chaude, particularité que le blondinet frileux adorait. Sunny frissonna doucement en sentant les lèvres douces de son amoureux se poser contre son cou; il était particulièrement sensible de cet endroit et ça, Aiden l’avait découvert bien assez vite. «Je veux bien te réchauffer…» L’intonation basse de l’aîné fit rougir le plus jeune, rougeur qui s’accentua lorsqu’il réalisa qu’une main se baladait sur sa cuisse.
Il ne fallait pas croire que c’était la première fois qu’il sentait une main baladeuse sur son corps frêle hm ! Bien sûr, depuis un an, ils avaient quand même osé faire quelques trucs : des baisers plus torrides, des caresses indécentes. Mais bon, jamais plus. Souvent, Sunny se sentait mal face à Aiden ne pas pouvoir lui offrir ce qu’il espérait tant. Après un an tout de même, Sunny savait, et depuis longtemps, que Park était le petit ami idéalement respectueux qui serait prêt à tout pour lui, même garder ses instincts de mâles au calme. Mais malgré qu’il sache tout ça…à chaque fois qu’ils étaient sur le point de franchir le pas, Sunny ne se sentait pas prêt. Était-ce si mal ? Était-il un mauvais copain pour autant ?
Pinçant les lèvres, Yang se souvint que la maison était complètement déserte, hormis leur présence. Ça serait le moment idéal, non ? Il eut une vague de chaleur en sentant les lèvres d’Aiden se poser dans son cou à nouveau : oui vraiment, son cou était décidément son point faible. Un sourire se dessina sur le visage du cadet alors qu’il songeait que peut-être, là maintenant, il se sentait prêt. Une chose était certaine : les vêtements de son bien-aimé l’agaçaient : il voulait voir son corps de dieu. Se retournant lentement vers Park, il déposa un bref baiser sur ses lèvres, les joues toujours rosies, mais le regard décidé : c’était le moment. Faufilant une main sous la camisole de l’animorphe, il dessina du bout des doigts les abdominaux bien taillés de ce dernier. Hmm…décidément, il sortait avec un adonis.

« J’ai lu quelque part que pour se réchauffer, il faut maximiser le contact peau à peau…alors…si tu veux me réchauffer, peut-être que tu pourrais en enlever un peu….ta camisole et ton jogging par exemple… ? » C’était à son tour de souffler chaudement à l’oreille de son copain, après déposé, de ses lèvres à son oreille, une kyrielle de petits baisers.

« Allez Sunny, un peu d’initiative! Fais comme tu as vu dans le film, l’autre jour ! » C’était vrai : quand leurs moments intimes devenaient plus….intimes, c’était toujours Aiden qui faisait les premiers pas, qui osait. C’était le temps de le surprendre, non ? Prenant son courage à deux mains, Sunny fit renverser lentement son amoureux sur le dos, avant d’embarquer à califourchon sur son bassin. Oh là…. Cette position le fit frémir. C’était…tellement excitant! Fixant son regard dans celui d’AIden, il fit remonter la camisole jusqu’à la lui retirer complètement, la laissant tomber au sol. La princesse déglutit difficilement, le cœur manquant un battement devant la beauté de son amant. Posant ses mains de chaque côté de la tête de son tendre amour, il se pencha pour capturer ses lèvres dans un baiser chaud et langoureux. Le frottement de leur bassin causé par le mouvement lui provoqua une autre vague de chaleur, accentuée par la tournure du baiser. Lui qui voulait se reposer quelques instants plus tôt, n’avait plus du tout envie de dormir…

Pendant quelques secondes, Park eut l'impression que sa main allait se faire chasser de cette cuisse, mais fût surpris de constater que Sunny l'autorisa. Sans compter qu'il eut également droit à un baiser qui le fit sourire, trouvant du même coup plutôt adorable de voir les joues de son petit ami se colorer d'une teinte rosée. « t'es mignon quand tu rougis... » puis, des doigts vinrent se poser sous son haut pour venir toucher ses précieux abdos.

« J’ai lu quelque part que pour se réchauffer, il faut maximiser le contact peau à peau…alors…si tu veux me réchauffer, peut-être que tu pourrais en enlever un peu….ta camisole et ton jogging par exemple… ? » Ah Sunny et ses connaissances générales ne cesseraient jamais de lui faire plaisir. Particulièrement parce qu'Aiden appréciait cette idée de se retrouver peau contre peau avec son petit ami. L'animorphe laissa le phénix le coucher sur le matelas et grimper par dessus lui, trouvant cet élan de domination de la part de son cadet plutôt ravissant. Il le laissa s'installer sur son bassin, affichant un fin sourire en sentant son corps se réchauffer tout en posant ses mains contre les hanches de Yang. Certes, son copain n'avait pas connu les joies de faire l'amour, mais lui oui. Rester depuis près d'un an sans jamais aller vraiment loin était un véritable supplice pour lui. C'est une évidence, le chien s'était habitué à se contenter tout seul, mais rien équivalait un plaisir partagé à deux et il avait plus que hâte que ce cher oiseau de feu soit prêt.

Sa camisole termina sa soirée sur le plancher de la chambre pendant que son propriétaire se recevait un langoureux baiser qu'il se fit un plaisir de rendre en glissant ses mains contre les joues si douces de son amoureux. Une peau si douce qui fit divaguer son esprit à divers scénario qu'il espérait voir se réaliser ce soir puisque le moment était idéal. Il n'y avait qu'eux dans toute la maison pour le moment, c'était parfait. Son corps se réchauffait à mesure qu'il glissa sa main droite contre le cou de son cadet, promenant ses doigts sur son épaule et longeant sa clavicule. C'était la première fois en presque douze mois que Sunny s'installait sur lui de cette façon, poussant son cœur à s'affoler. Aiden avait le magnifique défaut d'être facile à exciter, surtout quand la situation concernait l'être aimé. Du coup, le moment présent se prêtait facilement au jeu de laisser son désir dominer tout le reste. Il n'allait tout de même pas faire l'erreur de dire une phrase qui pourrait semer le doute chez le maknae et le faire rebrousser chemin dans ses agissements. Ça pouvait paraître un peu égoïste, mais ça ne voulait pas dire qu'il ne l'aimait pas. Bien au contraire. Vouloir passer à l'acte avec Yang était totalement normal pour lui. C'était une façon de lui démontrer son amour, enfin, c'est comme ça qu'il voyait la chose désormais.

Sa main continua son chemin imaginaire en se faufilant sur le dos du phénix pour suivre sa colonne vertébrale du bout des doigts, la suivant jusqu'à ses fesses qu'il caressa par-dessus le sous-vêtement sans aucune gêne. L'animorphe imposa une soudaine pause au baiser pour regarder le visage du légendaire. Admirer serait plus juste.

Il faisait plus chaud là,non ? Le coeur battant, le jeune blond prit le temps de réaliser sa position. Il venait d’embarquer sur Aiden, à califourchon sur son bassin. Les mains de son amoureux venaient de se poser contre ses hanches, le faisant frissonner. Oui, il avait déjà eu des frissons, des petites envies face à Aiden. Mais là, c’était tellement plus que ça. Il avait l’impression que son coeur allait jaillir de sa cage thoracique, il avait l’impression que de la lave coulait dans ses veines tant soudainement, il avait chaud. C’était ça le vrai désir alors ?

Leurs langues s’apprivoisaient avec une volupté nouvelle. Leur respiration respective s’entremêlaient alors que le désir d’avoir plus, que la passion envahissait tranquillement le phénix qui se faisait toujours plus entreprenant dans le baiser au fil des minutes. Les mains de son amoureux le faisait frissonner sur leur chemin, parcourant sa peau si sensible. Son corps se réchauffait également, alors qu’il sentait celui de son amant s’éveiller sous lui. Il n’avait jamais ressentit ça, il se sentait bien alors que les mains de Park faisait frissonner son corps en entier, se cambrer légèrement alors qu’il descendait dans son dos. Mais ce fut cette même caresse, qui fit cambrer le dos du plus jeune, frotter le corps légèrement tendus l’un contre l’autre, qui gâcha le moment.

Au lieu de frissonner de plaisir au contact de leurs intimités, au lieu d’en vouloir plus, d’être heureux de l’effet qu’il produisait sur l’animorphe, le phénix paralysa. Les mains baladeuses de son petit ami qui venaient à présent caresser sans aucune gêne ses fesses n’aidèrent pas la cause. Ça y était, ils allaient faire l’amour. Ils allaient passer le cap. À ces pensées, les lèvres du blondinet devinrent moins actives dans le baiser. Baiser qui heureusement, se coupa . Les lèvres du plus vieux se décollèrent alors que celui-ci observait le plus jeune qui ne savait pas où donner la tête. La peur, cette si vielle amie, vint lui tordre douloureusement l’estomac. Il n’était pas prêt. Il avait encore trop peur de la douleur. Il avait peur d’être un piètre amant, de ne pas être à la hauteur. Il avait peur que, déçu, Aiden ne le quitte. Il avait trop peur pour se faire confiance, pour faire totalement confiance à Aiden. Puis ils n’avaient pas de lubrifiant, pas de préservatif. Ils n’avaient rien pour l’instant, car Yang avait toujours refusé d’entrer dans ce genre de rangée à la pharmacie. Non, il ne voulait plus. Son corps s’était refroidie, ses ardeurs aussi.

Il n’osait pas regarder Aiden qui en mourrait d’envie depuis plusieurs mois. Qui devait, à chaque tentative, accuser un refus. Pouvait-il lire son désarroi, alors qu’il le regardait sous tous les traits ? Pouvait-il deviner le déroulement des choses en voyant le plus jeune se mordiller la lèvre inférieure, non pas par désir mais par culpabilité.

« A-Aiden..j-je... » Son coeur battait follement, encore, mais pour différentes raisons maintenant. Comment réagirait-il cette fois ? ‘’ Bien, évidemment. Il a toujours compris’’ Il devait se convaincre. Il devait réagir comme ça. « ...j-je suis désolé... »

Aiden aurait dû se douter qu'un truc n'irait pas selon ses plans, que quelque chose finirait par clocher. La situation était trop bien choisie, trop parfaite et les initiatives de son petit ami était trop anormales pour se rendre à terme. Tout ça, il put le lire dans les yeux de Sunny et il pencha la tête sur le côté tel un chien curieux de ce qui se passait. Qu'est-ce qui avait bien put pousser le plus jeune à changer brusquement d'avis ? Sa main contre les fesses de ce dernier lui fit rapidement comprendre qu'elle était certainement la principale responsable de ce vif revirement de situation. Pourtant, ce n'était pas la première fois que la paume de sa main s'aventurait à cet endroit. Certes, généralement il y avait un jean et du public en plus, mais ce n'était pas si différent pour autant. Décidément, Yang se faisait des peurs tout seul. Que croyait-il ? Que Park avait l'intention de le traiter comme un objet et ne pas faire attention à lui ? C'était idiot. Le demi-américain aimait beaucoup trop le phénix pour lui faire volontairement du mal et ferait toujours de son mieux pour lui accorder le confort qu'il méritait. Le regard de son cadet fuyait le sien, égratignant sa patience au passage par ce manque de courage. S'il était pour lui faire essuyer un nouveau refus, qu'il ait au moins la dignité de le lui dire dans les yeux. Chose qu'il ne fit pas, visiblement.

« A-Aiden..j-je... » Avant même que l'oiseau mythique ne continua, l'animoprhe laissa s'échapper un soupire de ses lèvres. Il y avait vraiment cru, cette fois-ci. « ...j-je suis désolé... » Il ferma les yeux un bref instant, passant une main sur son visage pour éviter de se vexer contre le jeune Yang. Plutôt que de lui répliquer la première chose qui lui passait la tête – et qui ne ferait que l'éloigner du but qu'il visait –, il prit la peine de reposer sa main contre la joue de son amoureux et de le regarder le plus tendrement dont il était présentement capable. « T'as encore peur de la douleur, c'est ça ? » Le canin inversa doucement les positions pour se retrouver sur le dessus et poser ses mains de chaque côté de Sunny afin de ne pas l'écraser sous lui en prenant appuis sur celles-ci. Aiden pouvait comprendre cette crainte qui tourmentait Sunny, mais de là à en faire la raison numéro un depuis autant de temps, c'est qu'il y avait certainement un enjeu plus lourd. Du moins, il espérait. Parce que redouter de cette étape au début était tout à fait normal, mais c'était une mauvaise impression qui était supposée s'évaporer au fil du temps. « Que ce soit aujourd'hui ou demain, ce sera la même chose.. et tu sais bien que je vais faire attention. » Une jolie technique pour tenter de le convaincre à céder. Parce que lui voulait. Parce que le cadet était responsable du tournant de la situation en premier lieu.

Il aurait vraiment voulu. Il en avait envie pourtant ! Mais il n’y arrivait pas. Le blondinet ne pouvait juste pas s’imaginer passer le cap, pas comme ça. Bien sûr, ils étaient seuls...mais pour combien de temps ? Et si quelqu’un avait débarqué pendant l’acte ? Puis, pour être honnête, Sunny avait plus prévu de faire ça lors d’une journée spéciale. La Saint-Valentin, leur anniversaire de couple, la fête d’un des deux. Enfin, quelque chose de spécial, pas un vendredi soir, en douce pendant que les deux autres occupantes de la maison étaient absentes.

Le phénix était à présent très mal à l’aise face au soupire las qu’il avait entendu s’échapper d’entre les lèvres de son copain. C’était évident qu’un jour, il finirait par se fâcher. Il attendait depuis tellement longtemps, mais que pouvait-il y faire ? Gâcher ce moment en se forçant ? Aiden y prendrait-il vraiment du plaisir si il voyait que son amoureux le laissait faire juste pour lui faire plaisir ? Park n’était pas égoïste tout de même..nan ? Une main qui se voulait rassurante se reposa sur sa joue, alors que leurs regards s’accrochaient. L’animorphe le regardait avec une tendresse, certes, mais l’oiseau de feu pouvait bien deviner son agacement. Et c’était tout à fait compréhensible. À plusieurs reprises, Yang, baissa le regard, coupable, avant de regarder son amoureux de nouveau. « T’as encore peur de la douleur, c’est ça ? » Oh, c’était tellement plus que ça. Mais c’était quand même une des raisons principales. Il prit le temps d’y réfléchir. Devait-il lui dire qu’il avait peur d’être complètement nul ? Qu’il avait peur qu’il le largue ensuite ? Est-ce qu’entendre ce manque de confiance envers eux deux le fâcherait encore plus ?

Il n’eut même pas le temps de répondre que les positions étaient inversées. Sous le brun, le petit blond eut un moment de panique. Si, quelques minutes plus tôt, la position était tout à fait nouvelle pour le couple, celle-là l’était également, au grand désarroi de Sunny qui se sentait..comment dire...coincé ? « Que ce soit aujourd’hui ou demain, ce sera la même chose.. Et tu sais bien que je vais faire attention. » Il voulait le convaincre, bien sûr. Et il fallait admettre que c’était bien essayé. Mais son petit coeur battant follement sous la panique, son corps refroidit au maximum, ses mains légèrement tremblantes alors qu’il les posait sur le torse d’Aiden pour le repousser doucement témoignait que c’était trop tard: la partie était terminée.

« J-Je le sens pas Aiden, je suis p-pas encore prêt...j-je suis tellement désolé...t-tu le sais que je fais pas exprès h-hein ? » Il tourna la tête sur le côté pour ne plus avoir à affronter ce regard pénétrant. Il se sentait déjà bien assez mal. « E-Et puis maman ou Snow pourraient rentrer d’une minute à l’autre, c-c’est pas le bon moment ... »

Aiden aurait dû se douter qu'en prenant le dessus sur Sunny qu'il venait automatiquement de gâcher toutes ses chances de le convaincre. Il aurait dû deviner qu'en ayant le contrôle de la situation, le phénix angoisserait davantage en s'imaginant toutes sortes de choses. Or, croyait-il réellement Park capable de le forcer à ce point à faire l'amour avec lui ? L'animorphe n'irait jamais jusqu'à le violer, même si parfois il avait l'impression que lui forcer légèrement la main semblait être le dernier moyen pour faire céder son petit ami. Le chien sentit les petites mains de l'oiseau se poser contre son torse nu dans le but évident de le repousser. Aish. Ça en devenait presque agaçant. Oui. Oui, Aiden était patient et tolérait le fait que Yang voulait être entièrement prêt, mais ça commençait sérieusement à abuser. Abuser de sa compréhension et user de sa patience.

« J-Je le sens pas Aiden, je suis p-pas encore prêt...j-je suis tellement désolé...t-tu le sais que je fais pas exprès h-hein ? » Pour le savoir, la bête le savait et savait aussi qu'il venait de se prendre un nouveau râteau tout en beauté et finesse. Sans compter que de voir son amoureux éviter de nouveau son regard le chicotta davantage. « E-Et puis maman ou Snow pourraient rentrer d’une minute à l’autre, c-c’est pas le bon moment ... » Le demi-américain se releva complètement de sur le phénix et même du lit « aish ». Ses pas le dirigèrent directement vers sa commode dans laquelle il trifouilla pendant quelques secondes pour en extirper un paquet de cigarettes qu'il y cachait et sortit le briquet en même temps. Sans réfléchir, il en libéra une de la boîte pour la porter à ses lèvres, lâcha le paquet dans le tiroir et se dirigea vers la fenêtre en l'allumant. Park ouvrit la fenêtre, soufflant une première bouffée de fumée à l'extérieure. Il était irrité. Il était principalement lassé des manèges de son petit ami. Pourquoi le tenter si c'était pour le repousser en suite ? Il jouait à l'agace ou quoi ? Certes, pour l'instant présent, le brun affichant une humeur qui ne laissait pas place aux petits mots doux, mais il se calmerait bien vite puisqu'il aimait trop son petit oiseau mythique pour lui en vouloir éternellement.

Réalisant ce qu'il était en train de faire, Aiden souffla un nouveau nuage gris en dehors de la chambre, posant son regard sur la cigarette entre ses doigts et le maknae toujours sur le lit. Erf. L'animorphe lui avait dit qu'il avait cessé de fumer et il venait de se tirer dans le pied tout seul. « J'en ai besoin, là » fût son excuse pour en griller une. C'était bien mieux qu'il se bousille un peu les poumons plutôt que de grincer des dents et de se quereller avec le blond.

Alors que quelques instants plus tôt, il aurait tout fait pour qu’Aiden se pousse de sur lui, il se sentit soudainement désorienté quand celui-ci lâcha prise et débarqua du lit. Il n’avait jamais fait ça. Surtout pas en poussant un « Aish » irrité. D’habitude il affichait une petite moue déçue, mais prenait le phénix dans ses bras en le rassurant. Mais là il s’éloignait, laissant le petit blondinet frissonner de froid sur le lit. Sunny porta sa main à ses cheveux pour dégager son visage. Il se sentait tellement mal. Il aurait tant aimé lui faire plaisir. Tant aimer être un bon petit ami. Aiden faisait beaucoup d’efforts pour Yang; il endurait son tempérament de princesse, pliait à presque tout ses petits caprices d’enfant gâté, et bien sûr, il ne lui mettait jamais la pression sexuellement parlant. Mais bon, ce qui était fait était fait. Encore une fois, il avait dit non, et pour de bonnes raisons. Enfin, à son sens.

Le plus jeune se redressa dans le lit, se couvrant un peu d’un drap et attrapant l’oreiller de son amoureux pour le serrer fort dans ses bras. Son regard marron suivant la silouhette de son chéri qui se déplaçait vers sa commode. Pourquoi ne parlait-il pas ? Pourquoi ne le regardait-il plus ? Est-ce qu’il était à ce point fâché ? Est-ce qu’il allait partir ? Ne pouvant plus attendre, le maknae coupa le silence d’une voix timide qui ne lui ressemblait pas.

« Ninie... J’en avais vraiment envie tu sais. Sois pas fâché s’il te plait, je suis tellement désolé. Tu sais je t’aime, et moi aussi j’ai hâte de le faire avec toi. Mais je cr-.. » Sa phrase se coupa net. De un, l’animorphe n’avait même pas l’air de l’écouter. De deux, il venait de tirer de sa commode une cigarette et un briquet. Il avait dit qu’il avait arrêter. Il l’avait promis à un petit phénix en larme qui pleurnichait sur l’avenir de sa santé s’il continuait de fumer. Il avait promis, mais visiblement il avait mentit.

Comme un automate, il regarda la fumée s’échapper d’entre les lèvres du plus vieux pour aller s’évaporer dans la nuit fraîche. Il lui avait mentit. Il fumait, comme ça, devant lui ! Comme si de rien était ! Les lèvres entrouvertes sous la stupeur d’une scène totalement absurde, le plus jeune n’eut, cette fois, pas de difficulté à supporter le regard du plus vieux qui venait de réaliser son erreur. « J’en ai besoin, là » . Quoi ? C’était ça son excuse ? Parce que Sunny devait comprendre que s’il fumait, c’était de sa faute ?! Il lui avait mentit. Et si il y avait bien une chose que l’oiseau de feu ne supportait pas, c’était bien le mensonge.

« Tu m’as mentit. » Fut les seules paroles qu’il trouve à dire. Et c’était sûrement une des rares fois, voire même la première fois où Sunny parlait sur un ton aussi acerbe à son amoureux. Il fulminait carrément. Se relevant, il lui fit dos en enfilant un long peignoir sur sa peau blanche. « Et tu te demande pourquoi j’ai pas totalement confiance en nous après ça.» Ces derniers mots furent marmonnés si bas qu’il ne savait pas si le chien pouvait les avoir entendus.

« Ninie... J’en avais vraiment envie tu sais. Sois pas fâché s’il te plait, je suis tellement désolé. Tu sais je t’aime, et moi aussi j’ai hâte de le faire avec toi. Mais je cr-.. » Il ne l'écoutait que d'une oreille et tout ça ressortait presque tout de suite par l'autre. Aiden était las d'entendre les excuses de Sunny à ce sujet. Pour une rare fois, il extériorisait son agacement. Il en avait marre de jouer la comédie à ce sujet, de faire comme si de rien était. Il n'arrivait plus à comprendre ce qui pouvait mener le phénix à ne toujours pas être prêt pour franchir le cap. Au début, il le faisait par réflexe, car il comprenait mais depuis peu, c'était par automatisme. Aujourd'hui avait été la fois de trop. Fumer l'aidait à se calmer, normalement. C'est donc la seule chose qui lui traversa l'esprit lorsqu'il marcha dans la pièce. L'air frais lui fit également un bien fou.

« Tu m’as mentit. » Et lui, il jouait l'agace. Toutefois, Aiden se garda difficilement cette réplique pour lui. L'animorphe ne voulait pas déclarer la guerre au phénix, juste essayer de lui faire comprendre qu'un jour il devrait faire face à la situation et que de se défiler sans arrêt était juste épuisant. Le chien arqua un sourcil en le fixant, consumant une nouvelle partie de sa cigarette sans dévier le regard. Comble de la situation, Yang lui tourna le dos pour se rhabiller et s'il croyait que Park ne pouvait pas l'entendre, il se plantait. « Et tu te demande pourquoi j’ai pas totalement confiance en nous après ça. » Avait-il oublier que son animal de base était un canin ? Il n'était pas sourd, de plus. « Si t'as quelque chose à me dire, dis-le à voix haute. » L'asiatique termina sa clope et la jeta par la fenêtre, refermant celle-ci par la suite. Sans daigner dire un mot de plus, il alla s'emparer de sa camisole pour s'en revêtir. Pas totalement confiance en nous après ça. Après quoi ? C'était sa faute s'il était allé s'en griller une. Il ne l'aurait pas fait s'il aurait continué ce qu'il avait commencé.

« J'en reviens pas que tu puisses dire ça. Je te respecte depuis un an, merde. Je plis à tous tes petits caprices, je ne te refuses jamais rien, je prends soin de toi quand tu ne vas pas bien, je t'aide à l'école, mais avoir confiance en nous, en notre couple, ah ça non. Dis-le moi Sunny si je suis si horrible que ça. » Ça n'arrivait pas souvent, mais Aiden en avait marre de se faire slavezoned par son petit ami.

Oui, il se sentait mal. Mais il en avait marre de se sentir mal. C’était une triste réalité: il n’était pas prêt. Et puis hein ? Que voulait-il qu’il fasse ? Qu’il se contraigne contre son gré pour satisfaire l’animorphe ?! Il en avait envie, c’était compréhensible. Mais de là à péter un câble, il y avait des limites. Et surtout, il n’avait aucun droit de fumer dans sa chambre. Il avait bien beau vivre là, il avait bien beau être le bienvenue en tout temps, il était hors de question qu’il empeste la chambre de la princesse avec sa cochonnerie. Si le phénix abusait de la patience du plus vieux ,ce dernier abusait sérieusement de l’hospitalité du maknae. Son irritation était contagieuse apparemment puisque le blondinet se sentait bouillir à présent. Surtout que le chien ne daignait même pas répondre à son accusation, se contentant de le dévisager en haussant un sourcil. C’était le comble: il fumait devant lui, en le regardant. Il se fichait de lui ou quoi .

Oh, il était insulté maintenant. Oui, l’oiseau de feu savait pertinemment que le chien pouvait l’entendre, même quand il marmonnait. Mais il savait aussi que ça l’énervait, et c’était sans doute pour ça qu’il avait marmonné. « Si t’as quelque chose à me dire, dis-le à voix haute. » Serrant son peignoir d’un coup sec, il se retourna vers lui. « Et pourquoi faire? Tu m’entends de toute façon. » Il le regarda terminer sa cigarette et aller enfiler sa camisole. Tant mieux. « J'en reviens pas que tu puisses dire ça. Je te respecte depuis un an, merde. Je plis à tous tes petits caprices, je ne te refuses jamais rien, je prends soin de toi quand tu ne vas pas bien, je t'aide à l'école, mais avoir confiance en nous, en notre couple, ah ça non. Dis-le moi Sunny si je suis si horrible que ça » Oh pauvre petit. Et maintenant il faisait pitié. «Dis-le moi Sunny si je suis si horrible que ça » Non mais il s’entendait là ? Il se décrivait comme le plus charmant des copains sans défaut et lui passait pour la sorcière qui s’en servait comme esclave. Il lui offrait un toit. Une famille. De l’amour. Et il ne se fâchait jamais contre lui. Bon oui, à part à l’instant. Oui, Aiden prenait soin de Sunny, mais c’était pas bien bien compliqué puisque le blondinet était en général d’une joie contagieuse et très facile à vivre.

« Pauvre toi. À t’entendre je suis une petite peste égocentrique qui ne pense qu’à moi, et toi pauvre enfant tu ne fais que subir comme un chien battu. NON, t’es pas horrible. Mais à t’entendre je le suis non ? Pauvre petit Ninie, même pas récompensé pour ces efforts. Sunny est méchant, il te prive de sexe alors que tu en meurs d’envie. Elle est dure la vie. Je suis PAS prêt, qu’est-ce que tu veux que je te dise ?! Que je m’allonge sur le lit et que je te laisse me faire l’amour alors que j’en suis pas capable ?! J-Je suis désolé m-mais j’y peux rien ! » Et voilà: le comble devait arriver. Il était tellement fâché que les larmes lui étaient montées aux yeux. Comment briser un effet quoi. Pour une fois qu’il osait lui parler franchement, il pleurnichait comme une fillette. Il ferma les yeux un moment, question de reprendre son souffle et ses esprits. Il les rouvrit enfin pour les poser sur son amoureux. « Si t’es si malheureux alors vas-t’en ! Va te trouver quelqu’un qui couche puisque tu le veux tant. Et qui tolère ta cigarette qui-plus-est ! »

« Et pourquoi faire? Tu m’entends de toute façon. » L'animorphe serra les dents pour se contenir au point que l'étudiant crut qu'il allait se déboîter la mâchoire. Il ne voulait pas passer pour la victime puisqu'il n'en était pas une, mais il refusait de porter l'étiquette du méchant pour autant. C'était comme enlever une énorme sucette au goût délicieux à un enfant. Enfin, c'est comme ça que Park pouvait s'imaginer la situation. C'était approximativement le même sentiment de frustration. Et si en plus, on enlevait la même sucette au même enfant des dizaines de fois, ne finirait-il pas par s'énerver ? Oui, tout simplement. Voilà la triste réalité. Malgré son irritation, Aiden fit l'effort d'écouter le flux de paroles de Sunny sans l'interrompre, bien que l'envie de le couper pour répliquer était cuisante. Il vit ensuite les larmes se mélanger à la colère de son petit ami et même avec son désir déchirant d'aller le réconforter désormais, le chien se retint. Il ne voulait pas que Yang croit qu'il n'avait qu'à s'embuer les yeux de larmes pour que l'aîné se confonde en excuses.

« Si t’es si malheureux alors vas-t’en ! Va te trouver quelqu’un qui couche puisque tu le veux tant. Et qui tolère ta cigarette qui-plus-est ! » Tous les muscles de son visage se raidirent à ces phrases. Trouver quelqu'un qui couche ? Parce qu'il croyait que c'est tout ce qui énervait Aiden présentement ? Apparemment, c'est lui qui le connaissait mal et pas l'inverse. « Si ça peut te faire plaisir, donne-le moi le mauvais rôle. C'est moi le sans cœur qui veut juste faire l'amour avec son copain parce que c'est normal. Et, honnêtement, Sunny... si tout ce que je voulais c'était du sexe, je ne serais pas avec toi. Je suis avec toi parce que je t'aime, mais j'aimerais que tu comprennes que les petits bisous et les câlins ne sont plus suffisants pour moi et que tu viens encore de me foutre un râteau alors que c'est toi qui s'est essayé ce soir. » Park se planta du côté opposé du phénix, de l'autre côté du lit, croisant les bras sur son torse, étant désormais totalement refroidit par cette chicane qui avait pris naissance. Il ne leur était pas coutume de se prendre la tête et le plus vieux aurait aimé éviter cette conclusion, mais elle était venue sans crier garde, s'imposant dans leur cocon comme un invité indésirable.

Le demi-américain poussa un nouveau soupire, glissant ses doigts dans ses cheveux bruns et quitta sa position figée de statut, retrouvant un certain calme qui ne serait retrouvé complètement que par une seule activité bien précise. « Excuse-moi, mais je crois que je vais aller faire un tour. J'ai les pattes qui me démangent. »