meet the steel-winged night butterfly ~

Je devais avoir huit ans lorsque ma mère est morte. Ou peut-être dix, je ne sais plus trop. Je ne saurais même plus vous dire le pourquoi de son décès. Une vague histoire de maladie et d’hôpital, il me semble. A moins que ce n’ait été un accident l’ayant envoyée directement en salle de réanimation. Je n’ai jamais été très douée avec les dates et tout ce baratin-là, de toute façon ; et le peu de mémoire que j’ai ne s’est jamais vraiment fixée sur mon enfance et ma famille. Je crois que ma mère était plutôt gentille, là n’est pas le problème. Le réel souci, c’était plutôt le paternel. Alcoolique à souhait, agresseur verbal régulier et physique occasionnel. Je n’ai pas trop de mauvais feeling en tentant de me souvenir de mon enfance – j’en conclus donc qu’il n’a dû sombrer qu’après la mort de ma mère.
Ah, oui, que je me présente : Song Lynn, canadienne de mon état civil, coréenne par mon père bien que n’ayant jamais foutu le pied de l’autre côté du Pacifique, et vampire depuis maintenant quatre ans. Il y aura toujours des gens pour dire que ma vie n’a pas été rose, que j’ai eu une adolescence difficile voire carrément glauque ; ils n’auront pas entièrement tort, mais sachez je ne l’ai jamais vécue ainsi. Ah, je ne suis pas une martyre courageuse ni une Candy, loin de là. Le premier qui m’appelle comme cela aura le droit à un rictus monumental de ma part. Si vous voulez, disons simplement que c’était ma réalité, avec ses très rares bonheurs et ses très rares peines ; pas de quoi fouetter un chat. Il y en a qui baignent dans le luxe et les petits fours dès leurs naissances, et il y en a qui inhalent les exhalaisons de whisky et les vapeurs de tabac dès le plus jeune âge. Dans les deux cas, ces gosses-là vivent dans ce qu’ils appellent leurs ‘normalités’ sans se casser la tête outre mesure.

Oublions la famille, donc, puisqu’elle ne consista rapidement plus qu'en un père artisan buvant et me battant quand bon lui semblait. Mon histoire commence avec la première d’une longue série de fugues. Enfin, ‘fugues’, tout est relatif. Le paternel n’a jamais appelé la police pour me retrouver lorsque je quittais l’appartement parfois des semaines durant. Ça a commencé par des retours de l’école sur le coup de minuit, puis des absences de plusieurs jours, et enfin, un soir, quand je n’ai plus vu l’intérêt de vivre sous le même toit que mon géniteur, j’ai tout simplement fait ma petite valise et suis partie. A douze ans et demi. Oui, j’étais assez mature, dans mon genre – enfin, j’aime penser les choses de cette façon. Et je ne suis partie qu’une semaine, de toute façon. Parce qu’évidemment, on ne fugue pas comme ça, a fortiori à cet âge-là. Ce sont des voisins qui me sont tombée dessus dans la rue et qui, inquiets, m’ont ramenée à mon père. Trop généreux. Cela ne m’a pas empêché de récidiver régulièrement par la suite, jusqu’au moment où je ne passais plus à la 'maison' que pour y grappiller de l’argent, de la bouffe en conserves ou de la lessive en poudre. Mais durant cette courte semaine qui fut ma première fugue, j’avais pu faire une rencontre qui allait changer ma vie ; j’étais tombée sur ce qui allait devenir mon ‘gang’.
Le gang, c’était cette bande de jeunes paumés oisifs âgés grosso-modo de dix à vingt-deux ans et tous plus ou moins comme moi ; ce n’était pas un groupe fixe à proprement parler. Les gens venaient, partaient comme bon leur semblaient. Mais c’était pour chacun un petit refuge, une bulle isolée et lumineuse où l’on pouvait tous laisser libre cours à nos colères, à nos rires et à nos soifs de libertés. C’était ce que certains honnêtes citoyens appelaient la ‘jeunesse dépravée’ de notre ville…

A ma montre, une heure moins le quart de l’après-midi. Je viens de sortir de cours d’anglais et de quitter le lycée sous prétexte de déjeuner à l’extérieur. Je ne pense pas que le dirlo ait été dupe une seule seconde, mais il nous considère pour la plupart comme des cas désespérés, alors… Au coin de la rue, j’aperçois deux silhouettes. Un sourire en coin, je les rejoins d’un pas nonchalant. Violet se jette directement dans mes bras pendant qu’Allan, quelques mètres derrière, me salue d’un signe blasé de la main avant de m’annoncer d’un air détaché : « Les autres sont chez Kate. Ses vieux sont absents pour la semaine, on y a monté le camp. » Violet hoche de la tête, puis son visage se craque en un grand sourire gamin : « Je confirme ; c’est même un beau bordel dans son salon ». Je ris, chope la tête de Violet sous mon coude et me met à suivre Allan en direction de l’appartement de la dénommée Kate.
Lorsque nous ouvrons la porte d’entrée, une vague de voix, de fumées et de musique nous submerge. Je repère des têtes familières assises contre le mur du fond et les salue de loin. Dans le salon-squat-improvisé, je retrouve le pêle-mêle désormais familier de sacs de couchages, bouquins, bouteilles vides, CDs, et paquets de biscuits et de cigarettes. Je grimace à la vue des boissons renversées par terre ; si les pères alcooliques ont au moins une utilité, c’est bien celle de vous dégoûter à vie de tout breuvage fermenté. Les volets sont fermés pour ne pas alerter les voisins et, dans un coin, un groupe de jeunes que je ne connais que de vue fume la chicha. Allan prend Violet par la main et l’entraine voir Kate. Je les suis, prudente. Ladite Kate, une blonde un brin emo dont je me souviens à présent que je la vois, nous présente un nouveau venu de dix-huit ans, fraichement débarqué dans le quartier et orphelin, « Keith ». Je le dévisage. Bonne bouille. Des yeux pétillant de malice, de sagesse, et de mesquinerie. Une guitare sur le dos. J’aime.
Nous nous installons tous les cinq par terre au milieu de la pièce enfumée à notre tour. Kate nous quitte rapidement, suivie de près par Violet et Allan qui partent eux vers la salle de bain, main dans la main. Je laisse un soupir moqueur s’échapper de mes lèvres et me retourne vers Keith qui m’observe tout en sortant sa guitare de son étui. « Tu ne connais personne d’autre, ici ? » Je me retiens tout juste de répliquer avec mon ton sarcastique habituel que je peux très bien me tirer si ma présence le dérange et fais rapidement le tour de la pièce du regard « Eux, je les connais à peu près. Eux, non. Eux, de vue. Elle, c’est l’ex de celui qui vient de partir », dis-je en pensant à Allan, « … et eux, je ne les connais pas non plus, je crois bien. » Silencieusement, il sort son médiator. « Une envie ? » Oh, plein. Envie de sortir fumer un coup, envie de partir de cette ville, envie de donner un sens à cette vie disloquée que je mène… Je réfléchis à haute voix « Hm… Aerosmith ? Nirvana ? Scorpions ? » « Scorpions, je peux. Still Loving You ? » « Parfait. »

C’est ainsi que j’ai rencontré Keith. Au milieu de cette bulle où le ‘gang’ était réuni, il est venu, sa guitare à la main, son air éthéré et ses yeux pétillants ; il s’est rangé à mes côtés, et nous nous sommes liés, nous les deux loups solitaires au milieu de cette meute de chiens sauvages errants. Ce furent des nuits passées dans des sacs de couchages côte à côte, à moquer la vanité des espoirs de certains, à fantasmer sur une liberté future et idéale, à rire de nos débauches ridicules – et, bientôt, à devenir inséparables. Pas dans le grand et bel aspect romantique du terme, attention. Ce qu’il s’est passé entre Keith et moi ne pourra jamais être qualifié de romantique, malgré toutes les ambiguïtés qu’il y a pu y avoir et les limites qui ont pu être franchies. Et puis, nous n’étions tous les deux pas de grands adeptes de la cause amoureuse. Non, c’était différent et inexplicable – enfin, il était lui-même différent et inexplicable.
Je venais d’avoir vingt-deux ans lorsqu’il m’a proposée de quitter littéralement cette vie et de partir au Groenland. Ce soir-là, je devais avoir fumé, et pas que du tabac, vu je ne me rappelle pas avoir été surprise plus que ça en apprenant qu’il était en réalité un vampire d’un bon demi-siècle et qu’il existait une ville pour monstres mythologiques perdue au fin-fond du pôle nord. Oui, dit comme cela, ça sonne relativement cocasse. Je ne me souviens plus des détails de ma transformation – ou plutôt, ne préfère pas m’en souvenir. C’était douloureux au possible et, au fond, ma petite mémoire sélective préfère ne conserver que les meilleurs moments partagés avec Keith. Nous avons donc fait nos adieux au ‘gang’, qu’il était de toute façon temps de quitter, et avons pris la route au travers des plaines canadiennes. Petit détail amusant – je ne suis pas repassée voir mon père avant de partir. J’avoue qu’il aurait très bien pu crever dans la décennie passée que je ne l’aurais pas remarqué, je pense. Enfin.

La route jusqu’au Groenland a été longue et fastidieuse ; notamment parce que j’étais tout juste transformée et que si, mentalement, je n’avais pas eu de mal à me faire à ma nouvelle condition – j’ai toujours été très adaptable – physiquement, c’était une autre histoire. Nous ne nous arrêtions pas dans les rares villes en chemin de peur de croiser des chasseurs de vampires, et nous subsistions en chassant des animaux sauvages, quitte à sérieusement réduire nos capacités. Ajoutez à cela le fait que nous ne nous voyagions que de nuit, ainsi que des péripéties en voulez-vous en voilà, et vous comprendrez la lenteur de notre déplacement. Ce fut d’ailleurs au terme d’une de ces nombreuses péripéties que je le perdis. Nous nous étions posés dans une caverne durant la journée pour nous reposer et nous préparions à repartir ; nous étions morts de faim et de fatigue, et nous pensions être en sécurité. Mais il est venu – un chasseur de vampires. Il se tenait en embuscade juste dehors. Il a sauté sur Keith dès que nous sommes sortis. C’est une étrange chose que la mémoire, vraiment… Quand bien même j’essaye de me rappeler de toutes mes forces de ce jour-là, je ne me souviens que du cri de Keith, rien de plus. L’image succédant automatiquement à ce son est celle d’une forêt de sapins enneigée, par une nuit de demi-lune. Je ne saurais même pas dire si cette nuit était celle de l’incident, ou si elle était bien après. Nous devions être en décembre. Keith s’est fait tuer en décembre, c’est cela.

J’étais sous le choc. Je n’y ai pas cru, réellement. Il ne pouvait pas ne plus être là. Il ne pouvait pas m’avoir laissée seule au seuil de ce futur dans lequel on avait décidé de se lancer à deux. Il ne pouvait pas m’avoir abandonnée à mon sort alors qu’il venait tout juste de me transformer en bête inhumaine. Si je n’avais pas de mentor, que devais-je faire ? Si je ne l’avais pas lui à mes côtés, où allais-je ? La décision la plus raisonnable s’est imposée rapidement : il fallait, malgré mes poches vides, continuer le chemin vers ce ‘dôme’ dont il m’avait parlée, et débusquer des monstres semblables à nous, à moi. J’avais ce fol espoir de retrouver des âmes perdues et errantes, comme la mienne, comme celles du ‘gang’, et de pouvoir reprendre mes marques rapidement dans ce nouveau patelin idyllique pour y oublier les horreurs du voyage. 'Fol espoir', ouais.
J’ai débarqué dans une ville inconnue qui ressemblait à n’importe quel bourg canadien – si ce n’était pour la vague atmosphère mystérieuse et pesante qui y régnait – et ai tout de suite cherchée à me lier avec les vampires y résidant. Oh, la désillusion. La grande majorité était bien loin d’être comme je me les étais imaginés, et étaient parfaitement intégrés dans la communauté qu’ils composaient avec les humains et autres lycans ou je ne sais quoi. Je me suis donc rapidement résignée à poursuivre une vie comme j’avais déjà pu la connaitre, errante, solitaire, et discrète. Ce n’est pas drôlissime tous les jours, mais je survis, cela suffit.

La nuit est déjà tombée depuis plusieurs heures sur la ville ; une fraicheur tiède vibre aux sons s’échappant des discothèques et des bars dispersés dans les rues. J’ai enfilé ma tenue de veuve noire et suis prête à me battre. Attention, pas de catch ou de taekwondo au programme. Non, mon combat relèverait plus du struggle for life, j’imagine. Appelez-le comme bon vous semble, cela n’a pas d’importance. C’est presque devenu un rituel, chaque soir, de sortir écumer les endroits qui amassent la populace au feeling pour trouver celui ou celle qui, le temps d’une journée, me servira de repas ou me fournira un toit – voire même qui fera les deux à la fois. Moi qui ai du mal avec le train-train quotidien, je suis servie. Un sourire amer aux lèvres et les pieds glissés dans des talons rouges, je longe avec fluidité et nonchalance les devantures de boutiques. Se lamenter sur mon sort ? Faire la demoiselle en détresse ? Très peu pour moi. Tout d’abord parce que ce genre de situation ne m’est plus étranger depuis longtemps. Ensuite, parce que je suis pertinemment consciente que d’autres personnes sont dans des situations similaires ou pires que la mienne, et elles n’ont pas la force que je peux avoir. Parce que, mine de rien, être vampire apporte son lot d’avantages. Je ne pense pas que je pourrais vivre à tête un tant soit peu reposée dans cette ville étrange sans avoir un caractère d’acier trempé et une force physique rassurante, à défaut d’être phénoménale.

J’erre donc, comme à mon habitude, avant de m’arrêter net devant un bar relativement animé. Bien. Ce soir, ce sera donc là. Je dois vous avouer que je n’aime pas spécialement chasser. Je préfère largement laisser les hommes ou les femmes venir à moi plutôt que de les réduire à un statut de proie qui les rendrait misérables et… insignifiants. Oh, je pourrais m’en tenir au régime végétarien que j’avais commencé dans ce voyage que j’ai fait il y a maintenant trois, quatre ans. Du moins, en théorie. Mais le sang animal m’affaiblit trop et, étant donné la situation et les conditions dans lesquelles je vis, je ne peux pas me permettre ce genre de délicatesses. Je me dirige vers le fond du bar pour m’asseoir au comptoir. « Un Virgin Mojito, s’il vous plait ». Toujours la même horreur de l’alcool, des années après, aussi figée en moi que ma jeunesse. Je repère un peu plus loin un lycan qui m’a hébergée quelques semaines plus tôt. Nos regards se croisent et je détourne lentement les yeux, l’ignorant. Règle numéro un du papillon de nuit ; être discrète et toujours quitter les ampoules électriques autour desquelles on tourne dans un battement d’ailes inaudible.
Le barman vient me servir mon verre ; un numéro de portable est écrit sur la serviette en papier qu’il glisse dessous. Surprise, je relève la tête, une expression affable au visage, et l’interpelle dès qu’il passe à nouveau devant moi. Je sais jouer de mes charmes féminins – ah, les avantages d’un éternel corps de jouvencelle – et lui demande dans un murmure complice : « A quelle heure finissez-vous de travailler ? » Il me sourit en retour, amusé de me voir, sobre, mordre à l’hameçon qu’il m’a lancé. « On me relève d’ici une demi-heure. » « Oh, vraiment ? Je peux me permettre de vous attendre, alors ». Règle numéro deux du papillon de nuit ; ne se permettre de pavaner avec ses ailes chatoyantes que lorsque celles-ci sont faites d’acier. C’est un mélange subtil entre la femme de flammes, celle de porcelaine et celle de métal qu’il faut atteindre pour oser prétendre aussi souvent que je le fais aux activités nocturnes auxquelles je m'adonne. Tandis qu’il s’éloigne prendre la commande d'un autre client, je pousse un soupir de soulagement et porte à mes lèvres mon Mojito – ou plutôt, ma limonade à la menthe. C’était relativement facile, ce soir. Heureusement.

Hydres, Dragons, Phoenix, Licornes • Bien que n’en ayant aucune preuve, Lynn se doute de l’existence de créatures à apparence humaine autres que les vampires et les lycans – sans savoir lesquelles – sous le dôme. Après tout, elle est plutôt perspicace dans son genre : si ce n’était pas le cas, pourquoi la création de cette ‘zone’ de protection ? La vampire est relativement nouvelle ici, et n’a pas eu le temps d’élucider la question en trois ans de présence. De toute façon, ce point d’interrogation est bien le cadet de ses soucis, sa priorité quotidienne étant de survivre. Elle reste donc sur ses gardes en attendant de voir éventuellement ses doutes se confirmer.

Vampires • Lynn est arrivée sous le dôme avec l’espoir de se retrouver parmi des semblables, d’appartenir à un groupe de parias similaire à son ‘gang’ adolescent. Cependant, et si elle a effectivement réussi à se lier avec certains d’entre eux, la canadienne n’est vite résignée à mener une vie solitaire et nomade au sein-même de la ville. Tous les vampires ne sont pas comme Keith ou elle et, au fond, ils sont bien loin d’être des surhommes. Au contraire, ils sont même parfois trop proches des humains en terme de caractères, de caprices, de faiblesses… Et ne sont donc pas davantage fiables, aux yeux de Lynn, que le commun des mortels.

Loups garous • Les lycans sont la seule autre race de monstres dont Lynn est pleinement consciente de l’existence. Parmi les nombreuses péripéties auxquelles elle et Keith ont dû faire face lors de leur voyage pour venir au dôme, il est possible de compter une rencontre animée avec un loup-garou. A deux, ils sont parvenus sans trop de mal à le tuer, mais Lynn possède encore une cicatrice sur l’omoplate droite – un charmant souvenir laissé par ledit monstre avant de rendre l’âme. Elle a déjà pu en trouver à plusieurs reprises sous le dôme, et ne les évite en temps normal pas davantage que le reste de la population – ce qui veut effectivement dire qu’elle n’en croise qu'assez rarement.

Animorphes • Lynn ne connait pas l’existence des animorphes et ne s’en doute pas réellement. Mais, perspicace comme elle est, il ne lui faudra sans doute plus très longtemps avant qu’elle ne s’en rende compte.

Humains • L’opinion qu’a Lynn des hommes de façon générale n’a pas spécialement changée par rapport à celle qu’elle avait durant son adolescence. Si elle a très peu confiance en la plupart de ses camarades monstrueux – vampires comme lycans – elle a encore moins foi en l’humain. Ce n’est pas un réel pessimisme mais plutôt une prudence poussée presque à l’extrême. Il y a évidemment des exceptions, et de taille, mais de façon générale, la vampire tend plutôt à partir du principe selon lequel la nature humaine manque cruellement de fiabilité. Malgré tout, elle est capable de conserver un minimum de respect pour tous les individus qui l’entourent, refusant systématiquement de les voir comme des ‘proies’ de type gibier. Elle va même jusqu’à montrer une vague sympathie, quoique masquée sous une bonne couche de son habituel sarcasme, à l’encontre des êtres les plus démunis et/ou les plus paumés. Après tout, ils ne sont pas sans lui rappeler les jeunes qui ont illuminés sa jeunesse.