Le calme reprenait lentement sa place dans la chambre du phénix, comme la respiration des deux jeunes hommes. présents, étendus dans le lit. Voilà, enfin c’était fait. Ils avaient passé à l’acte, ils avaient officialisé leur amour, finalement. Sunny les couvrit du drap malgré la chaleur et alla poser sa tête contre le torse d’Aiden, écoutant son coeur qui battait encore follement. Le sien battait tout autant. Le silence était paisible, la maison était totalement vide. Ça avait été le soir idéal, le moment le plus romantique. Rien n’avait été préparé, ça avait juste arrivé. Comme ça. Le phénix fixait le mur face à lui, pensivement. Il ne savait pas tout à fait comment il se sentait. Il avait cette fâcheuse manie de ressentir tellement de sentiment en même temps. Le soulagement ? Tout à fait, finalement c’était fait. Le bonheur ? Comment en aurait-il pu être autrement ? Il venait de se donner à l’être qu’il aimait le plus au monde. La peur ? Également. Il avait peur d’ouvrir la bouche, de demander les impressions de son ainé. La honte ? Peut-être. Il avait honte d’Avoir fait quelques anicroches ici et là, lui qui aurait dont voulu que tout soit parfait. Et il avait cet étrange sentiment...de vide.

C’était fini. Il n’était plus un enfant. Il n’était plus le petit bébé pure et sans expérience de sa maman. Il n’était plus la vierge effarouchée, il n’était plus l’oiseau vierge de la maison. Non. Il était..comme les autres conquêtes d’Aiden maintenant, n’est-ce pas ? Il n’avait plus ce petit côté attirant, mystérieux. Il ne pouvait plus attiré Park avec sa pureté qu’il rêvait de s’approprié depuis un an maintenant. Que ferait-il maintenant, si Aiden était déçu et qu’il décidait de le quitter ? Son coeur se serra. En fait, il se sentait comme un comédien à qui on arracherait son masque, un enfant à qui on enlèverait sa peluche: sans sa virginité légendaire, il n’avait plus rien pour se cacher derrière. Et le plus troublant, c’était que malgré ce vide...il se sentait...en paix.

Arf, trop d’émotions. Trop de ressentiments et de contradictions pour un si petit corps. Prenant appui sur son torse, le cadet releva la tête pour regarder le brun. Un sourire s’étira timidement sur ses lèvres rosées, alors qu’une larme roula doucement sur sa joue. Il n’était pas triste, il ne fallait pas paniquer. Et il espérait que Park comprendrait cette réaction, pour qu’il n’ait pas à expliquer qu’il pleurait l’enfance qui s’en allait, tout simplement.

Le pas avait été franchi. Depuis le temps qu'Aiden n'attendait que ça, c'était finalement arrivé tout simplement, sans la moindre préméditation. Une soirée parfaite et qui s'était terminée en beauté aux yeux du canin. Pour faire changement aux dernières semaines, le couple ne s'était pas pris la tête de la journée. Si le matin même, le brun aurait parié sa main que la virginité de Yang durerait au minimum une journée de plus, le soir avait été tout le contraire. Sa mémoire lui repassait encore les gémissements, soupires et autres bruits qui avaient été exprimés par le cadet, tel un fond sonore subtile, mais agréable. Son souffle continuait de se chercher et ses mains ne pouvaient se résoudre à se séparer de l'être que représentait Sunny. L'animorphe garda une main au niveau de son dos, glissant la seconde dans les cheveux du cadet pour replacer les mèches dépeignées qui avaient été déplacées ici et là. L'humeur de Park était apaisée, il se sentait détendu même si son cœur palpitait encore à un rythme supérieur à sa normale. Tout ça rentrerait dans l'ordre d'ici quelques minutes.

Le mastiff n'avait rien à redire sur la situation. Certes, tout n'avait pas été parfait, mais l'inexpérience de Yang jouait dans les variables. Puis, pour rien au monde il ne voulait mettre la pression sur les fragiles épaules de son petit ami. De toute façon, il gagnerait en apprentissage et assurance avec le temps, ce qui ne ferait qu'améliorer le tout. Cet instant d'intimité avait été partagé avec une personne qui lui tenait vraiment à cœur, contrairement à tous les précédents. Alors, l'opinion de demi-américain était biaisée. Biaisée mais pas non plus totalement à l'opposé de ce qu'il ressentait. En fait, Aiden était heureux, baignant sur son petit nuage tendre et moelleux.

Son regard croisa celui du blondinet, apercevant aussi la fine larme qui serpentait contre sa joue. Un fin sourire étira ses lèvres à son tour tandis qu'il usait de son pouce pour essuyer la gouttelette d'un geste rempli de tendresse. « Je t'aime, bébé » furent ses seuls mots pendant que son bras se resserra autour du phénix pour le coller davantage contre lui malgré l'étouffante chaleur qui lui brûlait encore la peau. Park était conscient des craintes qui devaient parcourir l'esprit de l'oiseau présentement, tout comme son impression d'innocence qui s'envolait. Lui aussi avait connu cette sensation à un certain moment, même si les deux premières fois étaient loin de pouvoir se comparer. Exploitant son étreinte envers Sunny, Aiden le força à remonter un peu pour se saisir de ses lèvres en douceur.

Il ne pouvait pas dire qu’il était déçu de sa première fois. Certes, Sunny avait toujours rêvé de se donner à Aiden dans une occasion spéciale: la saint-valentin, noël, l’anniversaire de son amoureux ou leur anniversaire de couple. Or, se prévoir ainsi avait été la pire de ces erreurs. Quand il s’était décidé à se donner pour leur anniversaire de couple, par exemple, il avait pris la décision une semaine à l’avance. Et durant une semaine, il s’était renseigné sur les dangers des relations entre hommes, sur les précautions à prendre, sur le matériel à acheter ...si bien qu’il s’était limite fait une crise d’angoisse le soir prévu. Il s’était fait peur lui-même, et le scénario s’était répété à chaque occasion spéciale, au grand désarroi de l’ainé qui s’était pris un râteau à chaque fois. Mais cette fois... Tout avait été pour le mieux. Dès le réveil, le blondinet avait eu la joie d’apprendre qu’Aiden ne travaillait pas de la journée, ce qui avait eu pour effet de soulager son esprit torturé par tous ses problèmes académiques. Ils avaient passé une journée paisible, sans querelles, remplies de tendresse. Et le soir, après un film collé-collé -qui au final n’avait pas été visionné au complet- , les bisous c’étaient transformés en baisers, les touchers affectueux en caresses et le tendresse en passion. Parfait, simplement. La princesse n’Avait pas eu le temps de se faire de scénarios désastreux, perdu dans les méandres du plaisirs.

Mais voilà que les craintes le rattrapait maintenant. Bien sûr, elles étaient pour la plupart disparues, l’acte étant passé. Mais la pire de toute, celle qui impliquait la perte de Park, persistait. Et lui serrait douloureusement le coeur. Heureusement, comme si il savait lire dans ses pensées, Aiden sauva le coup à nouveau. Essuyant la larme qui coulait sur sa joue, il lui dit les mots qui sortirent son coeur de son douloureux étaux. Un sourire, franc et rassuré se dessina sur les lèvres du plus jeune alors qu’il laissait son amoureux l’embrasser. Le phénix aurait pu jurer que leurs baisers étaient encore plus doux, meilleurs désormais, comme si ils avaient finalement atteint l’apogée de leur amour. Il laissa le baiser s’étirer lentement, en douceur . Séparant finalement leurs lèvres, le cadet caressa doucement la joue du brun. «Aiden....je sais que c’est vraiment quétaine et que tu n’aimes pas vraiment les répliques à l’eau de rose...mais....je t’aime, de tout mon coeur...et...je voudrais passer toute ma vie avec toi.. » Le rouge lui monta aux joues, comme à chaque fois qu’il exposait ses vrais sentiments à l’égard d’Aiden. Mais cette fois, il soutint son regard. C’était une soirée de première, visiblement !

« [...] je t’aime, de tout mon cœur...et...je voudrais passer toute ma vie avec toi.. » Aiden resserra de nouveau son étreinte sur Sunny en lui souriant finement. Il n'avait rien contre ce plan. N'étaient-ils pas mignons ensemble, de toute façon ? Ça n'avait rien à voir avec le fait que l'animorphe craignait de se retrouver à la rue puisqu'il était assez débrouillard pour trouver une solution s'il se retrouvait dans une telle situation. Park ne s'accrochait pas à Yang pour son côté de vierge – qui n’existait plus désormais –, mais bien car il l'aimait. Une réponse toute bête et si logique. Le mastiff affectionnait l'oiseau pour plusieurs raisons. Évidemment, la première chose qui avait attiré l'attention du brun était la beauté du blond. Puis, avec le temps, il avait appris à découvrir les autres facettes de Sunny qui l'avaient charmé à leur tour. Pour que le demi-américain décide de s'embarquer dans une relation de couple, la seconde personne devait être terriblement incroyable. C'était d'ailleurs une annonce qui avait surpris ses proches amis. Et aujourd'hui, son cadet lui dévoilait qu'il désirait passer sa vie avec lui. Toute une vie avec une seule et unique personne. ..

Normalement, entendre ces mots aurait eu l'effet de faire flipper Aiden et de le faire fuir. Des gens qui avaient cru le faire changer d'idée en lui disant un simple « je t'aime » il y en avait eu quelques-uns, mais ça n'avait jamais eu l'effet escompté par la personne qui avait déclaré ses trois mots. Comme quoi, le phénix était quelqu'un de particulièrement spécial pour que Park ne soit pas déjà entrain de se rhabiller pour s'en aller. Sa main alla se poser en douceur contre sa joue, fixant son regard au sien. Il laissa ensuite ses doigts glisser pour finalement aller s'entrelacer avec ceux de Yang. « Tu es bien la première personne qui ne me fais pas fuir après une telle déclaration... J'imagine que ça veut dire que je suis prêt à relever le défi... » Le terme défi était très métaphorique, évidemment. Il ne voyait pas cette situation comme un problème à braver, loin de là. De toute façon, le canin se doutait bien que le volatil ne le prendrait pas sous cet angle, connaissait la manie de l'aîné à toujours dire les premiers mots qui lui passaient en tête sans prendre la peine de penser à quelque chose de mieux.

Le plus vieux jeta un rapide regard à l'heure qu'il était présentement. La nuit ne faisait que débuter et il avait plus ou moins envie de dormir. Aussi étonnant soit-il, Aiden n'était pas du genre à tomber dans les bras de Morphée après être passé à l'acte. À vrai dire, ça avait toujours eu l'effet contraire. « Tu préfères rester coucher ou t'as envie de faire quelque chose...? » À moins que Sunny ait encore des inquiétudes qui demandaient à être calmées ?

« Tu es bien la première personne qui ne me fais pas fuir après une telle déclaration... J'imagine que ça veut dire que je suis prêt à relever le défi... » Le défi. Oui, il aurait pu s’en offusquer. Mais non. Sunny connaissait bien son amoureux, il savait bien qu’Aiden réfléchissait plus ou moins avant de parler en général. Bien qu’il aurait pu trouver un meilleur synonyme pour présenter la chose, le blondinet comprit bien ce que l’ainé voulait exprimer. Un léger rire s’échappa même d’entre les lèvres du cadet suite à la phrase du mastiff. « Et c’est tout un défi qui t’attend, toute une vie avec la pire des divas effarouchées de la ville, tu te rends compte ? » Il riait. Depuis combien de temps Sunny n’avait-il pas vraiment rit, de bon coeur ? Avec ses échecs scolaires et la déchéance de leur couple, le moral du phénix avait été plutôt morose dans les derniers temps. Heureusement, tout allait pour le mieux maintenant. Enfin, dans leur couple en tout cas.

Un léger silence s’immisça entre eux. Pas un mauvais silence, froid ou un malaise. Juste un peu de calme. L’esprit de l’oiseau de feu vagabondait paisiblement à ce qu’il venait de dire. Avant Aiden, Yang n’avait jamais eu de copains, ni de copines. Il n’était jamais tombé amoureux. Oh bien sûr, il avait bien eu quelques petits faibles ici et là, mais aimer comme ça ? Jamais. Et une intuition, cette fameuse petite voix qui ne se trompait jamais, lui disait qu’il n’aimerait jamais autant si il devait perdre Park une fois pour toute. Mainte fois, ses amies lui avaient dit que ce n’était pas bon de passer sa vie avec la même personne, qu’il fallait avoir d’autres expériences dans la vie. Mais il ne comprenait pas pourquoi. Pourquoi devrait-il aller voir ailleurs alors qu’il savait avoir trouvé la bonne personne ? Déposant un baiser au coin des lèvres de celui qu’il chérissait, la princesse reprit la parole: « Honey, tu crois qu’il est possible de passer toute sa vie avec la même personne ? De l’aimer jusqu’à la toute fin ? » Lui y croyait. Mais Sunny était quétaine en tout point, il ne fallait pas l’oublier. Il s’était lancé dans leur relation tête première, sans réfléchir aux conséquences que cela pourrait engendrer. Il aimait d’un amour pure et franc, de tout son fragile petit être. Or il savait que pour Park, le parcours était différent. Il avait eu plusieurs conquêtes, il ne restait jamais vraiment avec elles par la suite. Même si il disait l’aimer, croyait-il au vrai amour ?

Le temps semblait s’être arrêté pour le plus jeune. Voir son amoureux jeter un coup d’oeil vers le cadran le fit revenir sur terre, tourner la tête pour constater à son tour que la nuit était jeune. « Tu préfères rester coucher ou t'as envie de faire quelque chose...? » Oh. Il n’avait pas tellement envie de bouger. En fait, c’est que leur acte charnel avait laissé certaine petite séquelles, dont une douleur dans le bas de son dos lorsqu’il bougeait trop, ou qu’il tentait de s’assoir. Donc malgré la température clémente et l’envie d’une promenade en amoureux sous les étoiles, il préférait rester étendu. « En fait... Je préférais..pas trop bouger, tu vois ce que je veux dire ? »

« Et c’est tout un défi qui t’attend, toute une vie avec la pire des divas effarouchées de la ville, tu te rends compte ? » Aiden doutait que ce ne soit un truc terrible après toutes les expériences qu'il avait vécues en un temps aussi court, pour être des plus honnêtes. « Oh, je te rassure. Des divas, il y en a des pires que toi. » Des cent fois pires. Généralement, Park avait toujours cherché à éviter ce genre de personne puisque dans un sens, elles lui ressemblaient. Lui, le mec qui trouvait effroyable l'idée de sortir en compagnie de quelqu'un qui portait des vêtements n'allant pas du tout avec les siens. Oui, malheureusement, l'animorphe faisait partie de ces divas chiantes et refoulées qui faisaient des caprices pour un peu n'importe quoi. Seulement, il essayait toujours de le cacher de son mieux aux yeux de Yang, ne voulait pas l'effrayer avec ses mauvaises manies de gay pur et dur.

« Honey, tu crois qu’il est possible de passer toute sa vie avec la même personne ? De l’aimer jusqu’à la toute fin ? » Le mastiff cligna des yeux, fixant l'oiseau en ne sachant pas quoi répondre sur le coup. Passer toute sa vie avec la même personne ? Dans son cas, c'était déjà un échec puisque Sunny n'était pas le premier à frôler le plancher de sa-dite vie. Toutefois, il était bien le premier à se recevoir un amour sincère de sa part. Du coup, tout ça méritait réflexion et c'est ainsi que le canin leva les yeux vers le plafond quelques instants. Ses grands-parents américains s'étaient mariés tôt et n'avaient jamais cessé de s'aimer. C'était également le cas de ceux de son côté paternel. Sans compter que ses propres parents ne semblaient pas avoir déjà douté de l'amour de l'un envers l'autre. Donc, ça devait être possible ? Reposant son regard sur le phénix, Aiden haussa légèrement les épaules avant d'ouvrir la bouche : « J'en sais rien, mais j'imagine que c'est possible... Je connais plusieurs personnes qui ont réussi ».

Évidemment, le chien doutait que le volatil n'ait envie de bouger de sous les draps, mais il demandait quand même. « En fait... Je préférais..pas trop bouger, tu vois ce que je veux dire ? » Les lèvres du demi-américain s'étirèrent en un fin sourire puisque, oui, il comprenait très bien ce qu'il voulait dire. Alors, soit. Ils resteraient dans le grand lit de Sunny, collés l'un contre l'autre. C'était pas comme si l'idée déplaisait vraiment à l'aîné. « Comme tu veux bébé... » souffla le brun avant de déposer un baiser contre le front du blond.

« Oh, je te rassure. Des divas, il y en a des pires que toi. » Un rire lui échappa. En effet, il y en avait certainement des pires. Parce que pour être franc, malgré ses petits caprices, Sunny n’était pas vraiment quelqu’un de foncièrement difficile. Il était plutôt patient, ultra pacifique et cédait la plupart du temps aux autres. La seule chose qui le rendait diva, c’était qu’il se souciait grandement de son apparence, il n’aimait pas sortir sans s’arranger les cheveux. Donc en fait, il était surtout plus efféminée que diva en tant que telle. Mais bon. Il était, et depuis longtemps, qualifié de diva par excellence à son lycée. Il était vrai que Sunny-de-la-maison, et Sunny-du-lycée, étaient deux personnes totalement différentes. S’étant fait agacer méchamment au primaire en raison de ses manières, de sa frêle silhouette et de ses inhabilités en sport, il avait rapidement dû se faire une épaisse et impénétrable carapace. Dès son entrée au lycée, il s’était taillé une place de choix dans les plus populaires et il en faisait baver à tout ceux qui avait la malchance de lui déplaire. Oeil pour oeil, dent pour dent, le lycée est une jungle et malgré son physique, Yang faisait partit des plus fort. Mais ça, il préférait le garder loin du savoir de son amoureux: il n’était pas plus fier que ça d’être une « bitch » , d’être méchant et langue de vipère. Aiden était la seule personne avec qui il pouvait être vraiment lui-même, soit gentil et attentionné, sans se faire traiter de tapette -sauf par Snow, mais bon-. Chacun à ses petits secrets, non ?


Une légère crainte envahit le coeur du cadet lorsqu’il vit le plus vieux levé les yeux vers le plafond pour réfléchir. L’avait-il agacé avec sa question ? Priant de tout son petit coeur, il espéra ne pas avoir posé de froid entre eux par une si parfaite soirée. Perdu dans ses questionnement, le phénix sursauta légèrement en sentant son amant hausser les épaules avant de parler. Ouf. La réponse était positive. Aussitôt, un poids se retira des épaules de l’oiseau. Un sourire amoureux se dessina sur ses lèvres. « Moi je ne connais pas de réussite. Mon père est partit, je ne connais pas mes grands-parents... Mais je sais que t’aime vraiment. Et je veux y croire en tout cas, même si certains me disent que je suis stupide parce que tu as eu plusieurs aventures avant moi. Moi je crois en toi, et je sais que tu ne me feras jamais de mal...et je sais que malgré ton passé, tu es le meilleur amoureux qui existe... » Et il pouvait bien s’étendre sur le sujet. Après tout ce qu’Aiden faisait pour lui, il ne pouvait que lui en être reconnaissant. Il avait changé sa vie, il lui faisait découvrir l’amour et toutes ses facettes, bonnes ou mauvaises. Il lui donnait son soutien et c’est à travers son sourire qu’il trouvait la force qui lui manquait parfois.

«Comme tu veux bébé... » Un baiser se déposa sur son front. Hm, il avait l’impression de le décevoir quand il disait ça. Pinçant les lèvres, il le regarda longuement. « Enfin... Si tu veux vraiment faire quelque chose, je vais essayer ! Tu as été tellement doux et attentionné avec moi ce soir, je me sentirais mal de te refuser quoique ce soit... » La peur de le décevoir. IL avait franchit le pas, mais sa confiance restait toujours aussi bancale.

Aiden ne put que sourire face – l'autre option aurait été de laisser filer un rire nerveux, mais il usa du minimum de ses capacités d'acteur pour le camoufler en intégralité – au mini-récit que Sunny lui récitait. Pour avoir un passé, Park en avait tout un et Yang ne pouvait pas s'imaginer tout ce qu'il avait pu faire avant lui. Certes, il n'y avait rien de complètement extraordinaire, mais certainement deux ou trois trucs qui sortaient d'une base normale. Enfin, nul besoin de s'étendre sur le sujet puisque moins il abordait les détails de sa vie sexuelle avant le phénix, mieux il se portait. Chacun avait ses petits secrets et malheureusement, l'animorphe en conservait quelques-uns que son cadet n'était sûrement pas prêt à entendre pour l'instant. Or, si une chose était bien claire, c'était l'amour qu'éprouvait le mastiff envers l'oiseau. Il avait réussi à éveiller une part en Aiden qu'il ne croyait pas exister après tous les gens qu'il avait pu rencontrer. Comme quoi, il ne faut jamais cesser de croire aux miracles puisqu'ils finissent toujours par nous tomber sur le nez quand on ne s'y attend pas. « Le meilleur petit ami... il ne faudrait pas exagérer non plus... » Park avait ses raisons de penser ainsi, mais ça ne servait à rien de se lancer sur le sujet. Surtout pas ce soir puisque gâcher une telle soirée serait un crime immonde.

Le chien posa son regard sur son petit ami qui pinçait désormais les lèvres. Le demi-américain n'avait pas cédé par déception. En fait, il avait tout de suite compris comment pouvait se sentir son cadet et comment le désir de bouger du lit ne devait pas être très puissant. Il ne comptait pas le forcer à en sortir. Après tout, ils y étaient bien tous les deux, confortablement lovés l'un contre l'autre dans la douce chaleur qu'offraient les draps – qui passeraient au lavage dès le lendemain –. « Mais non mais non. Restons couchés. » Pour appuyer ses mots, l'aîné se déplaça légèrement de sa position pour en trouver une légèrement plus confortable, se déplaçant finalement d'un gros centimètre, au maximum. « Je n'avais pas de plan en tête, mais tu aurais pu en avoir, c'est tout. » Gardant son regard ancré au sien, Aiden lui glissa un fin sourire pour le rassurer et lui témoigner qu'il disait la vérité. « De toute façon, te garder dans mes bras et l'une des plus belles activités que tu peux me proposer. » Les autres étant principalement des trucs plus ou moins pervers, des baisers ou un tour sous forme animale. Parce que Park avait toujours affectionné se promener sous forme canine, mais là n'était pas l'attrait principal de la situation.